... L’amour du prochain.
De ce que j’en vois, ici, en ce moment, on le fait souvent dépendre de l’amour du précédent.
On se fait envoyer sur les roses par un fonctionnaire de La Poste, tous les fonctionnaires de La Poste sont des cons. On se fait avoir une fois par un collègue copieusement, jusqu’à faillite, on ne tente plus rien avec personne. Un des banquiers que l’on croise se trouve être un empocheur de première, tous les banquiers sont des rapaces. On se laisse mal soigner par un médecin, pas la peine d’en changer, racontent tous des bêtises et votent tous à droite, ces charlatans.
Mais, si on tombe sur un agent des impôts qui informe avant de facturer la citoyenneté aux pauvres, si une hot line parvient à résoudre un problème en vitesse, si, fauché, on refuse de remplir la main tendue d’un démuni, il répond, souriant, « Y’a pas de mal, bonne journée ! » alors… Oh ! le bol ! Ca court pas les rues, les gens comme ça !
Bref, qui de nos jours est encore présumé innocent ? Et quel est l’innocent qui, en présence de l’Autre, parvient à ne pas sentir le besoin pressant de le prouver, sous peine de vexation ?
Hop, rayé de la liste des priorités, l’amour du prochain.