mercredi, mars 31, 2004

Les trouvères (sur l'air de La chanson Te)

Messieurs, dames Siouplémerci,

Ceci, en raison du sens de la politesse.
Faisons un petit calcul astronomique.
S'il faut dire s’il vous plaît, merci, pardon, à chaque fois que l’on prend, rend, donne, ou touche aux autres, même lorsqu’on tend, ou effleure, sachant que la chose se passe au minimum entre deux personnes, dont un autre. Et si, lui non plus, n’est pas dénué de politesse, quel est P (comme politesse), le nombre de fois que ces trois mots sont dits en une journée, pour une personne ?
Considérons qu’une personne a trois entrées. Elle dit. Elle entend ce qu’on lui dit. Elle entend ce que se disent les autres. Quel est le pourcentage de ce nombre dans chacun de ces cas ?
Soient Ts, Tm et Tp (comme s’il vous plait, merci pardon, ou comme temps) les temps qu’il faut à une personne parlant à la vitesse moyenne Vp (comme vitesse, patate) (calculer cette vitesse) pour dire respectivement s’il vous plaît, merci, pardon. Sur la base de 24 heures, calculez T et Ps, Pm, Pt, la somme et les pourcentages de ces trois temps.
Soit Nuntel, Ndeuxtel, Ntroistel... Nntel, le nombre de fois P que chacune des personnes Nntel prononcent ces mots. Sachant que selon les personnes, selon les pays, les us et les coutumes, Nntel varie considérablement, quel est le temps Δ que cela prend à l’Humanité ? En France ? Mmm ?

C’est pas pour dire, m’enfin si on usait du Δ pour faire plutôt que pour dire...
Considérons que lorsque le pris, rendu, donné, touché est équivalent entre les ntel, cela crée la gratuité.

dimanche, mars 28, 2004

Comment voulez-vous qu’on se fâche contre ça ?

Elle : J’ai lu.
Moi : Alors ça te dérange pas que j’mette ça en ligne ?
Elle : Non. Ben non.
Moi : Et ça te dérange que j’te dise je t’aime en publique ?
Elle (rigole) : Oh non ! Encore ! Crie-le sur tous les toits !
Moi (chiche, effectuant un angle de 90° afin de couvrir la place de la mairie) : JE T’AAAAAAAIME !
Elle : Maintenant, j’peux t’dire... J’ai pas pu m’empêcher... J’ai dit à Moumoune, tu sais ? Pour Lui ?
Moi (agrrr) : Salope !
Elle : Mais je lui ai dit de ne pas te dire que je lui ai dit...
Moi (rigole) : Me dit-elle... Saleté, va...
Elle : Maaais... (bisou, bisou, bisou)... J’suis désolée, désolée, désolée...

Ne pas dénigrer le droit à l’innocence ni le droit d’envoyer paître ailleurs

Le gars (par derrière) : Mademoiselle ? Mademoiselle ?
Moi (ne me retourne jamais quand le diable siffle par derrière, mais choisissant mine de rien de traverser la rue à ce moment, et regarder en sa direction) : ...
Le gars : Vous z’avez une cigarette ?
Moi (regarde dans le paquet) : Heu... Ah non. Ne reste plus que la dernière.
Le gars : Et vous ne pouvez pas me donner la dernière ?
Moi (mais d’où il sort çuilà ?!) : Ah ben non. Ça s’donne pas, la dernière.
Le gars : Ah bon... Et on peut faire le chemin ensemble ?
Moi (évaluant le rapport supportablilité / distance) : Heu...
Le gars : Je m’appelle Sirak.
Moi : Aha... Et ça vient d’où ?
Le gars : Ben Sirak quoi. Y’a Unrak, Deurak, Troirak, et puis y’a moi. Sirak.
Moi : Ah. Et ça vient d’où ?
Le gars : Du Congo.
Moi : Aha... Et vous y avez vécu ?
Le gars : Jusqu’à seize ans.
Moi : Ah. Et comment va la vie là bas ?
Le gars : Ça fait sept ans que je suis là.
Moi (presque arrivée au croisement des chemins) : Aha.
Le gars : Vous êtes mariée ?
Moi (ahum...) : Heu... Non ?
Le gars : Fiancée ?
Moi (mamma mia...) : Heu... Non ?
Le gars (sourire cannibale) : On peut s’appeler pour se dire bonjour ?
Moi (Sacré Neptune, protège-moi...) : J’ai un amoureux.
Le gars : Aha. Un amoureux... On peut se voir pour se dire bonjour ?
Moi (Neptune, tu déconnes...) : Non.
Le gars : Pourquoi ?
Moi : Non.
Le gars : C’est méchant ça, madame. Je me sens mal.
Moi : Ça arrive.
Le gars : J’vous donne mon numéro.
Moi : Je n’vous appellerai pas.
Le gars : Mais si, vous allez m’appeler.
Moi (?!) : Non.
Le gars : C’est le 06 50...
Moi : Nts nts nts...
Le gars (sors son attirail) : Je vous le note.
Moi (tourne les talons) : Non.
Le gars : Attendez... Madame...
Moi (coup d’sourd) : ... (et muet.)

mercredi, mars 24, 2004

Gabriel

J’ai la malchance de ne jamais avoir connu Papy Gaby. Selon Moune ma mère, notre vie aurait été très différente en sa présence. Et d’après Frérot mon frangin, présent, il l’a été, il nous a toujours protégé.
Par exemple, du jour où j’ai failli m’faire écraser sur un passage piéton, j’ai un souvenir vif et précis, mais peu réaliste. J’aurais rebondi horizontalement en poussant des pieds et des mains sur le côté de la voiture, comme si quelqu’un m’avait entouré la taille d’un bras, et tirée violemment en arrière, avant de me laisser retomber sur les fesses, hors d’atteinte. Sauf qu’il n’y avait personne derrière moi. D’après Frérot mon frangin, c’était le bras de Papy Gaby, aucun doute possible.
Un matin vagabond, j’étais rendue au point final. Seul un miracle aurait pu me redonner une utilité sur cette terre. J’ai pensé à cette histoire, si fort, que le quai du RER @ s’est effacé. Je devais être quelque part, ailleurs, allez savoir où. Le train m’a réveillée en entrant en gare. La seule chose que mon regard a su voir, dans le flou du réveil, était le nom du RER. En lettres lumineuses, jaunes, mais dorées, il était écrit : GABI...
Il y a six ans de ça. Le hasard fait si bien les choses... Parfois, on croirait que c’est un conteur.

C’est l’émotion qui fait tourner le monde

Elle : Ah ! Faut que j’te raconte. Il m’a fait des trucs dingues. J’adore les surprises. D’habitude on fait jamais niquenique quand je passe le voir le midi.
Moi (qui l’ai connue si petite, toujours amusée de l’entendre franc-parler) : Ah ! Raconte.
Elle : Je me suis toujours demandée si j’étais clitoridienne ou vaginale, mais maintenant je sais. Je suis total anale.

C’est peut être aussi parce qu’elle a tant osé mes inosables que je l’aime si fort, qu’avec elle, il est si facile de rire fou, de tout dire, de parler fort, de danser dans la rue, de se laisser submerger par l’émotion d’un récit de vécu plus encore que par le vécu lui-même.

Lui : Tu as le droit d’être faible. Tu as le droit d’être forte.

C’est peut être aussi pour ça que, seule, de retour de la station de bus jusqu’à laquelle je l’avais accompagnée, et dans l’impatience de l’entendre, lui, j’ai traversé la rue en marchant vite, j’ai sautillé pour descendre puis monter la marche du trottoir,j’ai laissé le désir de vitesse m’emporter, j’ai couru, j’ai rejoint les coureurs sans but, ceux qui font tourner la planète, je me suis envolée sur l’émotion, j’ai, enfin, rencontré la légèreté.
Jamais, o’granjamais, je ne me suis crue cap’ de trahir ma meilleure amie, la gravité.

Lui : Tu as le droit...

mardi, mars 23, 2004

Oh ? Une autorisation de sortie?

Aucun bourreau ne s’est porté volontaire. Pourtant, ce que j’ai fait méritait condamnation. J’ai du le faire moi-même.
Ça fait presque sept ans maintenant, que je purge ma peine.
Est-ce que ça suffit ? Je ne connais rien à la logique du purgatoire. Je ne sais pas pour combien j’ai pris. Est-ce qu’il faut attendre que le juge qui a condamné libère ?
« Tu as le droit d’être belle. Tu as le droit d’être intelligente. Tu as le droit au bonheur. Tu as le droit de jouir. Tu as le droit de jouir. Tu as le droit de jouir. Tu as le droit de construire. Tu as le droit d’avoir des amis. Tu as le droit de croire à l’amitié. Tu as le droit d’être frivole. Tu as le droit... Tu as le droit d’être belle. Tu as le droit d’être intelligente. Tu as le droit au bonheur. Tu as le droit de jouir. Tu as le droit de jouir. Tu as le droit de jouir. Tu as le droit de construire. Tu as le droit d’avoir des amants. Tu as le droit de croire à l’amour. Tu as le droit... Tu as le droit d’être belle. Tu as le droit d’être intelligente. Tu as le droit au bonheur. Tu as le droit de jouir. Tu as le droit de jouir. Tu as le droit de jouir. Tu as le droit de construire. Tu as le droit d’être aimée. Tu as le droit de pleurer. Tu as le droit d’être toi. Tu as le droit... »
Trois fois... Et les baisers... Ça sonnait comme la sirène hurlant la libération. Les larmes, les vraies, les pour moi, celles que j’ai interdites, celles qui ne franchissent jamais la barricade de la gorge, quitte à la déchiqueter, les larmes ont failli croire qu’elles avaient le droit.
Le bourreau, lui, ne connaissant rien à la logique purgatoire, a préféré hisser la barricade au plus haut. Sait-on jamais.
J’ai besoin de dormir.

dimanche, mars 21, 2004

Bela rada

Elle sont jolies, ces fleurs qui percent la neige.
C'est pour ça, moi aussi, aujourd'hui, je me sens jolie personne.

Magie, magie

M : D'où tu sors toi...?
M : D'un grand chapeau. Si grand qu'on dirait un trou noir.

Ouverture

La chasse aux léopards est ouverte et s'annonce fructueuse.
En effet, cette saison, les léopards ont goût de fraises sucrées.