dimanche, avril 29, 2007

Cette année, on a droit à une fête de l'humanité bonus

"Bonjour,

Depuis le résultat du premier tour, le rassemblement progresse. L'élection s'annonce pourtant serrée.

Le 1er mai, date symbolique de la fête du travail, à partir de 15 heures 30, Ségolène Royal vous convie à un Grand concert-meeting parisien "Pour nous c'est elle" au stade Charléty*, dans le XIIIe arrondissement de Paris.

Elle sera rejointe par Benabar, Cali, Michel Delpech, Disiz La Peste, Leny Escudero, Miossec, Yannick Noah, Mafia Kafri, Renaud, Sapho, Têtes raides, Mokobé, Kery James, Grand corps malade et d'autres artistes qui exprimeront leur soutien et leur espoir de voir gagner la "France présidente" le 6 mai.

Ne ratez pas ce rendez-vous auquel assisteront des dizaines de milliers de personnes!

[...]

A mardi, dans la dernière ligne droite!

L'équipe de la net-campagne de Ségolène Royal

*Concert gratuit
Stade Charléty
99 boulevard Kellermann
75013 Paris
RER Cité universitaire
"

Frimer un petit coup avec ses cadeaux d'anniversaire

Il y a cadeau et cadeau. J'en ai reçu ces jours-ci qui me touchent particulièrement, parce qu'ils ont coûté en temps et en attention plus qu'en argent. N'en déplaise à l'autre Nabot, tout ne s'achète pas encore. Quelques irréductibles humanistes résistent encore et toujours à l'envahisseur... Si c'est pas une bonne nouvelle, ça ! J'dirais même plus : Quel pied !

Parmi eux, le plus surprenant, que voici. J'en connais à peine l'auteur. Il ne me doit rien. Je ne lui en dois pas plus. C'est un genre de cadeau à la Boucle Noire, qui sait créer un plaisir à partir de rien, et l'offrir en s'enrichissant. Un genre qui vous fait penser, tiens, v'là une personne configurée amie par défaut. Un genre qui vous fait croire que la confiance entre humains se perd plutôt que la confiance entre humains ce gagne.

Pour dire tout ça, une paire de chaussettes et une clarinette suffisent...



O'Frangin est un type épatatant ! Vous ne trouvez pas ?

vendredi, avril 27, 2007

(sic)

Non mais c'est vrai, j'suis très partageuse, m'enfin pas avec les Français, faut pas déconner.

jeudi, avril 26, 2007

(sic)

O'Frangin : Ca me fait tout drôle d'avoir une soeurette, moi qui suis fils unique.
Oh : Ben voilà, tiens. Un monde où les enfants uniques ont des frères et soeurs... Ce serait pas Royal, ça ?

Oui bon voilà, moi aussi j’ai mon petit comparatif à faire

Puisqu'on s'engueule comme des rats morts aux quatre coins de ce pays, moi aussi, oui, j'veux être de la fête. Ah les Astérix de mon enfance...

J’ai un point de vue particulier que vous trouverez certainement radicalement orienté depuis le plus tendre âge, puisque l’un de mes premiers souvenirs est dans les larmes que j’ai versées pour la mort de Tito alors que j’avais quatre ans. C’est dire comme tout le monde chialait et comme ce chagrin a touché mon tout petit être inconscient encore de l’étendue du monde. J’ai appris à relativiser, 15 ans que je suis là tout de même, tout à fait francisée et maiprisable aux yeux de mes compatriotes, m’enfin je tiens à préciser.

J’ai (très bien) vécu l’emprise du culte de la personnalité, je sais en reconnaître un de loin. Or, j’vous l’dis comme c’est, nous y voilà et de très près. Le 6 mai, la France choisira son effigie, et sa mentalité.

Il suffit d’avoir la curiosité assez sommaire de jeter un œil lui très sommaire sur les deux sites des deux candidats à la culte-de-la-personnalitance. J’suis sûre qu’en le domaine, la première impression reste la bonne quelle que soit la profondeur du trou qu’on a creusé.

Je ne vous en indique que ce qui a rapidement attiré mon œil.

Royal aurait un culte d’ubiquité. Elle serait un peu chacun de nous, un symbole patriotique. J’ai aimé être éduquée et vivre sous la photographie de Tito. Il était un symbole positif et puissant. Ce que j’en ai reçu est si profondément humaniste, qu’aucune guerre ne me le fera oublier. Avoir confiance en l’autre jusqu’à preuve du contraire. Proposer chaque bien de survie en partage. Aider, chaque fois qu’il le faut, chaque fois qu’on en est capable. Prendre plaisir à être un enfant, à apprendre, à jouer, mais aussi à s’ennuyer seul sans peur dans son coin. Laisser ce plaisir, mais aussi le communiquer aux enfants à venir. Apprendre à s’harmoniser avec ce que l’on ne peut pas changer en l’autre. J’ai vécu ainsi mes seize premières années. Aucune guerre ne me le fera oublier.

Je sais, Royal est parfois difficile à écouter, il paraît c’est la faute à Charles Berling qui veut pas laisser filer son délire, qu’est-ce que vous voulez, la démocratie non plus, ça peut pas être parfait. Essayez de lire pour voir :

" Je rassemblerai une équipe d’hommes et de femmes choisis sur le seul critère de leurs compétences, de leur dévouement et de leur sens de la morale publique. Et avec eux, car l’engagement politique, c’est ceci : nous sommes là pour servir et non pas pour se servir.

Je n’ai pas, comme l’a dit le candidat de l’UMP, une dernière marche à monter, puisque son projet, c’est lui, c’est sa dernière marche, et moi, mon projet, c’est vous. Ce n’est pas pour moi que je veux grimper je ne sais quelle dernière marche, c’est la France que je veux relever, c’est avec votre parole que je veux lui donner sa fierté. C’est la France dont je veux qu’elle cesse d’être tirée désespérément vers le bas, c’est elle qui doit monter, la France, la Nation et la République, et donc c’est l’ensemble du peuple français qui doit gravir la montagne. Ce n’est pas une dernière marche que j’ai à escalader comme l’autre candidat, c’est toute une montagne que je vous invite à gravir.

Je veux rendre à la France la fierté de son histoire et de son action collective, je veux rendre à la France sa place, toute sa place au sein et au cœur de l’Europe, d’une Europe sociale qui luttera contre les délocalisations et qui se battra pour le progrès humain de tous ses habitants.

Je veux construire avec vous, c’est mon désir le plus cher, une France que l’on entende mieux et davantage face aux extrémismes, aux fanatismes qui prennent en otage des régions entières de la planète. Je veux une France qui, s’écartant de la tentation de repli, renoue avec l’idéal de la République, l’idéal des Lumières, l’idéal des droits de l’homme et de la femme, l’idéal de la citoyenneté et qui en fait sa force et sa beauté. Voilà à quoi je vous invite !"
Ségolène Royal, discours de Montpellier, le 24.04. 2007.

Ca ne vous rappelle rien ? C’est beau… J’aime ça. Ca me rappelle des souvenirs d’enfance agréables. J’ai envie d’y croire. J’ai l’impression que si jamais ça m’arrive, j’aurais retrouvé mon unité, je ne serais plus une déracinée, le monde et la vie auraient de nouveau une logique. Ca ne peut pas se terminer dans cinquante ans comme ça s’est terminé en Yougos y’a dix ans. C’est une autre histoire. La France a largement plus de chances de s’approcher d’un tel idéal.

Et puis j’ai aimé ce lien que j’ai trouvé sur son site aussi, au hasard : Technologies du langage. Le gars est linguiste. Il a une écriture fluide. Le savoir (le transmettre et le créer) reprend déjà ses galons. C’est tellement rassurant aussi, après l’année que j’ai passée en licence de lettres parmi des étudiants absolument pas intéressés pour la simple et bonne raison qu’ils n’avaient pas suffisamment de mots de vocabulaire à leur actif pour comprendre ce que les vieux racontaient. Notamment en linguistique. Un vieux prof, spécialiste féru de son domaine. Un vieux sage. Pas assez dynamique pour les zappeurs toujours tous rangés dans les derniers rangs des amphis, comme on se met à bonne distance d’une téloche pour s’éviter un mal de crâne. Je n’ai jamais assisté à une telle absence de respect pour le savoir et de désir d’apprendre. C’était vraiment triste. Je n’ai pu profiter de rien dans cette Université. Ou si peu.

Sarkozy aurait un culte d’omniscience. Oui, c’est légèrement différent. L’ubiquité suppose une force centrifuge alors que l’omniscience aurait davantage besoin d’une force centripète. Il serait au grand max un sex symbol. Tout ce qui m’étouffe en France prendrait une ampleur que je ne suis pas certaine de me laisser subir. Tellement que je ne peux aller plus loin que ça, dans l’anticipation, dans l’imagination de ce monde là :



S’il est vrai, comme on me l’a dit récemment que 85 % des Français gagnent moins de 1800 €, j’ai une chance de survivre en France. Il peut quand même pas tous se les acheter, ce mini-fumier-là…

mercredi, avril 25, 2007

Et hop. Comme ça. Une décennie a filé.

C’est ce qu’on dit. La prochaine sera la quarantaine. C’est ce qui me fiche un rien de pression.

Ma Petite Voix Intérieure : 31 ans, pas de métier, pas de famille, et même pas mondialement reconnue telle Bridget… Bois un coup et pleure, c’est tout ce que tu peux faire.
Moi : M’enfin ! Aide-moi plutôt. 31 ans, un bon gros millier de plaisirs de lire offerts aux enfants, quelques années seines d’esprit en rab procurées à un petit vieux, un style d’écriture subtile et poignant trouvé malgré le retard pris par déracinement, beaucoup de rencontres qui vous font, beaucoup de portes, ouvertes ou fermées… Y’a bien quelque chose à en faire, il faudra bien que l’eau coule sous les ponts, que les occasions se présentent, et que la vie vive. Je suis juste un peu lente…
Echo Du Passé : Tu es vivante, toi au moins.
Moi : Tu vois, passons sur ce que j'en pense, je suis vivante. J’en vivrai d’autres encore.
Ma Petite Voix Intérieure : D’accord. D’accord. N’empêche que tu cafouilles sec. Ca mérite quelques bonnes résolutions pour les dix ans à venir.
Moi : Oui. Bon. Va.

Dix résolutions imprescriptibles pour la décennie à venir

1. Se connaître et garder le courage de suivre ses envies.
2. Réfléchir deux secondes avant de saisir une occasion.
3. Penser à utiliser la raison, dans ce pays de raison implacable.
4. Sourire, encore, toujours, sourire à chacun.
5. Garder confiance, créer de l’espoir.
6. Ecrire, mais plus aux vents.
7. Se faire des amis cap' de lancer un nouveau mouvement artistique, on en manque ce siècle-ci.
8. Retrouver la littérature jeunesse et les enfants.
9. Voyager, oser jouer ma gratte pour faire chanter les assemblées et leur raconter des histoires.
10. Puis, une fois que tout est en place seulement, voir si y’aurait pas un étranger aux sept cœurs pour m’émouvoir.

Tarot répète depuis quelques mois : Accepte le changement, sans quoi il ne peut se produire.

J’ai du mal. Il s’annonce trop solitaire. Ca m’fiche les chtons. J’sais pas pourquoi. Ca n’me faisait pas cet effet, avant. Faites un voeu pour moi.

Un Instit’ Partisan Sorti D’Un Vieux Film : Courage. Avanti ! Allons plus loin… Peut être que là-bas… Peut être…

vendredi, avril 20, 2007

(sic)

Ma Petite Voix Intérieure : C'est le même rejet que tu transbahutes sur tout ce qui bouge depuis décembre. Digère-le, celui-là, et qu'on en finisse.
Moi : Oh ? Sale vache...
Ma Petite Voix Intérieure : Crétine...

Il n'empêche par excès

N’empêche, c’est difficile, ça laisse un arrière goût que j’aime pas des masses, le rejet. M'en suis enchaînée une bonne dose en peu de temps, n'empêche, où c'est qu'j'vais m'arrêter... Et dans quel état... Je sais qu’il vaut mieux ne pas en avoir besoin si on veut que ça arrive, n’empêche, on m’a aimée une fois, et puis rien, pendant des années. J’ai traversé une bonne paire de mes enfers intimes en attendant, n'empêche. Et puis ça vous vide, n’empêche, les gens, quand on ne se sent pas aimé trop longtemps, on peut pas faire autrement qu’avoir besoin. Par moments. Et puis ça passe, n’empêche. Mais n’empêche, ça revient.

Z’allez voir, j’vous parie ce qui vous chante, quand tout ça aura fini de me cafouiller dessus, je finirai à mille et une lieux de là où j’ai l’air d’aller et qu’a de plus en plus la gueule d’une muraille chinoise.

jeudi, avril 19, 2007

(sic)

"Chez les Yiddish, on fait très attention aux mots qu'on prononce, c'est quelque chose de très sérieux, on peut tuer un homme avec un mot, il faut faire attention à ce qu'on dit."

Voyez. J'chipote pas. On en évite beaucoup en choisissant ses mots.

Une fin ou un début, comme il sied à votre humeur

Bon voilà, remise en question effectuée, l’orgueil remis en place et la confiance en mes capacités à me faire aimer rassurée.

Vrai, j’suis con. Le gars n’a rien fait. Faut que j’arrive à me mettre ça en tête. Un gars qui fait rien, même s’il vous cause une heure de sa timidité envers les filles, ben c’est qu’il veut rien. Il va falloir se concentrer davantage sur la disponibilité des gars avant de se laisser tomber.

N’empêche que j’ai franchement pas d’bol et que, les filles, vous m’aidez vraiment pas. Vous me les avez tous retournés dans tous les sens, j’peux rien dire, rien faire sans être accusée d’un tas de trucs que vous avez commis, des trucs auxquels j’avais même pas pensé de toute ma vie. Parfois même je me retrouve à raquer pour des trucs que j’ai moi-même subis.

Enis est amoureux d’une fille depuis deux ans. Ils sont amis. Elle le sait. Elle vit avec un autre amoureux. Plus physique, disons. S’il n’y avait pas eu cette fille, je n’aurais pas ressenti tout ce chagrin. Il aurait fait encore une fois comme de rien n’était, j’aurais compris, l’honneur eu été sauf, et j’aurais pu changer mon sentiment. C’est à ça que ça sert, les sous entendus, non ? Faire comprendre, sans dire, pour éviter les confrontations directes. Non ?

Il a fait ça différemment. Il a insisté pour dire les mots de rejets. J’ai trouvé ça méchant. Il en a rajouté une couche. Ca m’a chagrinée. Je trouvais que je ne le méritais pas. Je m’étais enflammée deux semaines, une broutille quoi, on aurait pu jouer encore à la guitare, j’aurais aimé une amitié aussi.

Pour me rassurer l’ego, j’ai trouvé une analyse psy assez pertinente pour me convaincre. Le gars a eu un comportement de vengeur à mon égard. Il comparait beaucoup mon chagrin à sa souffrance, ce qui était aussi démesuré qu’inscrire une égalité entre deux semaines et deux ans.

Là-dessus, Waf, un p’tit black voisin m’fait : "Eh t’sais, au monde, y’a plus de femmes que d’hommes t’vois ? Y’ a plus de femmes."

Et certaines se permettent d’en stocker deux ou trois. Franchement les filles. Faut arrêter les conneries. Y’en a marre.

(sic)

Oh : J’ai pris quatre kilos depuis samedi.
Yo Sa Soeurette : Quoi ?! Oh, ça, c’est une histoire de caca ça.
Oh : J’sais pas. Mais décidemment, le chagrin, ça m’gonfle.
Yo Sa Soeurette : A bloguer !
Oh : Oh non, j’oserais pas.

mercredi, avril 18, 2007

(sic)

"Au sanglots dans le combiné je savais que c'était toi
Raconte-moi tes malheurs mais d'abord mouche-toi!
Tu t'es fait plaquer par le nouvel homme de ta vie
Pourtant tu le connais au moins depuis vendredi

La dernière fois c'était un homme marié
Qui devait divorcer t'avais pas le droit de l'appeler
Il voulait faire les choses bien pour pas que sa femme souffre
Il lui a fait un autre gosse pour sauver son couple et ses pantoufles

T'étais dans la passade du cap de la quarantaine
Mais comme dit ton psy "c'est 300 francs et à la semaine prochaine!"

Avec tes rêves de midinettes et ton coeur d'artichaut
T'es une porcelaine dans un magasin d'éléphants
Y'a pas forcément de prince charmant
Derrière tous les crapauds!"

Etc... Made in Bénabar. Au moins, j'me sens moins seule...

mardi, avril 17, 2007

(sic)

Enis : Protège-toi. On est juste pote.

Mieux que ça. Je m'en vais pleurer un bon coup. Et j'abandonne tout ça. Les émotions, les amours, les mecs. Basta.

dimanche, avril 15, 2007

(au détour d'un feu de camp)

Je lui dirai les mots bleus... il faut qu'il comprenne...à tout prix...

vendredi, avril 13, 2007

(sic)

Pour Ella, qu'elle brille !


Sim __________ Mim _ Sim
Les petits poissons dans l’eau
Mim __ Sim __ Fa#7 _______ Sim
Nagent, nagent, nagent, nagent, nagent
Sim __________ La7 _ Ré
Les petits poissons dans l’eau
Mim ___ Sim __ Fa#7 _ Sim
Nagent aussi bien que les gros

Sim __________
Les petits les gros
_______________
Nagent comme il faut
_____________
Les gros les petits
__________Fa#7
Nagent bien aussi

mercredi, avril 11, 2007

L'affaire de la pipe

Dimanche, c’est la fête…
- On m’a piqué ma pipe, j’sais pas où elle est, dit l’Ancêtre.
- On ne te l’a pas piquée, on a dû la ranger quand tu as arrêté de la fumer, réplique Oh.

Lundi, c’est la fête…
- Où c’est qu’elle est ma pipe c’est ce con de lardon qui me l’a piquée encore, peste l’Ancêtre.
- Il fume pas ton gosse, et c’est pas un voleur, t’es bien placé pour le savoir tu l’as éduqué, râle Oh, qu’aime pas qu’on traite son fils unique de con quand le con en question est esclave de son père..

Mardi, c’est la fête aussiiiiii…
- J’veux fumer ma pipe j’peux même pas, on me l’a piquée. Quel con ce lardon.
- Une chose est sûre, c’est pas moi qui va te la tailler. On a résolu le problème de la pipe, l’Ancêtre, c’est entre ton fils et toi, j’peux rien faire, demande-lui où elle est quand tu l’auras au téléphone.
- Je t’emmerde ?
- Ton histoire de pipe m’emmerde. J’sais pas où elle est, j’peux rien faire. Appelle ton fils.

Et mercredi ? Et oui, ben oui ! Mercredi, c’est la fête aussiiiii…
- Docteur, je voudrais vous parler d’un problème que j’ai, un gros.
- Allez-y, je devine déjà…
- Voilà, j’voudrais fumer ma pipe et ce con de lardon me l’a piquée. Alors est-ce que j’ai le droit ? J’suis obligé de fumer des cigares, c’est quand même plus dangereux qu’une pauvre petite pipe !
- Ah, j’aurais cru que vous me parleriez d’alcool… Je ne peux pas vous interdire de fumer. Mais je peux vous dire que la pipe, ce n’est ni mieux ni pire que le cigare.

Ca m’a échappé. Je l’ai engueulé comme un rat mort dès la sortie du médecin. C’est que, voilà un mois, l’Ours s’est retrouvé avec la DDASS sur le dos parce qu’il aurait négligé son pauvre père. Une des 6 auxiliaires de vie qui se sont enchaînées après mon départ aurait tiré l’alarme. Juste pour une paire de mots qu’on a choisi de dire envers et contre le sens qu’ils induisent… Moi j’suis un gars comme ça, j’cause comme j’veux, ici, le mur il est peint en brillant, c’est pas pour rien, j’pisse contre, j’suis chez moi, et si ça plait pas, et ben j’emmerde.

Oh : Tu le sais, pourtant que t’as une chose à faire une seule pour me fiche hors de moi, c’est traiter ton fils de con !
L’Ancêtre : Oui m’enfin tu sais bien que je ne le pense pas comme ça !
Oh : Toi tu le sais, moi je le sais, parce qu’on apprécie l’esprit Saint Germain d’après guerre. Tu crois que toutes les personnes qui entrent et sortent d’ici en une journée comprennent ça comme ça ? Quand tu dis à un médecin "Ce con de lardon m’a piqué ma pipe", qu’est-ce que tu crois qu’il pense de ton fils ?
L’Ancêtre : Ah oui… Elle ça va, elle me connaît, mais d’autres…
Oh : D’autres se mettent en tête que ton fils te néglige et lui collent la DDASS au cul. Il se décarcasse comme une anguille pour toi, il fait le tour de la ville à pied pour te faire tes courses, quand il est pas victime des tarés de son bahut, il fait tout pour te faire plaisir et toi, tu fais quoi toi, pour lui faire plaisir ? Tes mots ont des conséquences sur la vie de ton fils. Ils lui font du mal. Il faut que t’arrêtes de lui parler comme ça. Il ne le mérite pas.
L’Ancêtre : Tu as raison, cocotte.
Oh : Toujours, coco.
L’Ancêtre : Je sais. Je sais bien que j’suis un vieux con.
Oh : T’es encore rattrapable va.
L’Ancêtre : T’es vache.
Oh : Pour votre plus grand bien, Sire. Maintenant, il me semble qu’on a un problème à résoudre mieux que les gosses de trois balais et demi. Je vais l’appeler l’Ours, et si jamais j’entends "Mon petit con de lardon adoré où c’est que t’a mis ma pipe que tu m’as piquée", devine voire ce que j’en fais de ta pipe une fois qu’on l’aura trouvée ?
L’Ancêtre : Qu’est-ce tu vas en faire ?
Oh : Je te la pique et j’te la fous à la poubelle dehors qu’elle ait été fumée quarante ans ou pas, tu sais que j’m’en moque, et que j’suis cap’ de l’faire, t’en doutes pas.
L’Ancêtre : T’es vraiment une sale vache.
Oh : Yo l’Ours ! On a un petit problème de pipe…
L’Ours : … *se marre*
Oh : Il va te la demander, si jamais il prononce un nom d’oiseau tu dis j’sais pas, j’chercherai en rentrant. D’ac ?
L’Ancêtre : Oh la salope…
L’Ours : … *se marre*…
Oh : Et toi, quand il arrête de fumer, laisse lui sa pipe en vue sur le buffet. Il sait se tenir tout seul.
L’Ours : Oui, t’as raison.
Oh : Toujours, coco.
L’Ours : … *se marre*…

Les gens sont doués pour se compliquer la vie… Mais il n’y a pas que ça pour m’inquiéter. Est-ce que ça pourrait être une incohérence, cette histoire de pipe ? Elle peut s’expliquer par une personnalité archimaniaque, mais quand même… Ce qui m’a fait peur, c’est son regard, quand il disait "on m’a piqué ma pipe", son allure, comme si on lui avait piqué tout ce qu’il a, tout ce qu’il sait, tout ce qu’il peut d’un coup, d’un seul. Il dégageait une force incohérente, à la fois faible et dévastatrice. Je ne sais pas pourquoi, ni comment, mais je sais qu’il est vital d’anéantir ce problème de pipe à tout jamais.

mardi, avril 10, 2007

(sic)

Il n'empêche que qu'est-ce que j'm'emmerde à avoir envie d'être ailleurs...

Tout est relatif.

J’en étais persuadée, m’en suis même faite une fierté, l’Ancêtre, c’est principalement ma pomme secondée d’un bon médecin, un bon kiné et quelques bonnes infirmières, d’accord, mais moi d’abord, qui l’a remis sur pattes en un temps record de cinq mois. Ca allait de soi, ça coulait de source, c’était une évidence, du genre à ne pas passer inaperçue…

Ce soir, j’ai beaucoup papoté avec l’auxiliaire de vie qui s’en occupe trois heures par jour depuis deux mois.

Oh : Et tu te souviens, quand t’es arrivé, en sortant de l’hosto ? Tu ne te levais pas de cette chaise seul, hein…

En effet, à l’époque, il ne pouvait pas s’aider de son bras droit cassé et mal remis, il avait six mois d’immobilisation dans les guiboles et de rien-foutre dans la caboche.

Cricri La Criquette : Ben il était comme ça quand je l’ai pris. Il va mieux maintenant. On a bien bossé tous les deux. La DDASS et l’Association m’ont félicitée, mais c’est tous les deux ensemble qu’on y est arrivé en un mois record !

Est-ce que je suis comme elle si ça m’fait chier d’avoir entendu ça ? Est-ce que je suis comme elle quand j’écris ici ? Je ne pense pas ressembler à Cricri La Criquette. Je ne suis pas tellement d’accord avec tout ce qu’elle dit. Genre qu’il ait un début d’Alzheimer, l’Ancêtre, ça m’étonnerait bien. J’suis pas médecin et même un médecin n’en saurait rien. Enfin je crois. Il faudrait que j’en parle à Moune. Mais il me semblait que la maladie d’Alzheimer causait des incohérences, plus que des trous, des troubles de mémoire. Je me suis ptête faite une idée à cause de mon grand-père. C’est quand il a commencé à être incohérent que… Ben que tout. Toute sa folie qui dans les années ’80 en Yougoslavie ne portait pas encore de nom propre.

J’ai fait attention aujourd’hui. Et quelques petits tests. Je lui ai demandé hier soir de se souvenir de sa diurèse. Il s’en est souvenu ce matin avec à peine une seconde de réflexion. Il savait aussi que le kiné était parti en vacances et qu’on n’était pas sûr de le voir encore avant jeudi. Le soir, il savait qu’il était venu, finalement, et qu’ils avaient fait bien six cents mètres de marche. Il a eu du mal à se rappeler le jour du retour de son lardon, mais il relève facilement les indices logiques ou marquants que je lui donne pour retrouver l’information lui-même. Il ne savait plus si l’infirmière était passée. Il a vérifié dix fois la date du jour. Il ne savait plus qu’on avait déjà réglé en l’éliminant le gros problème que la commande chez le supermarché livré à domicile lui posait.

Il se souvient très bien des choses un minimum marquantes, je crois. Il aime bien le kiné, le gars lui a sauvé le bras, c’est pas rien. Moi aussi je l’aime bien, j’ai dû écrire à son propos, ça m’étonnerait pas. Mais j’me souviens pas de ce que j’y ai dit. Moi non plus, je ne me souviens pas de tout. Comment ça fonctionne ? Quand est-ce que ça ne fonctionne plus ? L’infirmière elle, était complètement insignifiante à voir, comme ça, de premier abord. Aucun éclat de rire durant la toilette, le même sourire poli tout du long, aucune réaction aux taquineries d’l’Ancêtre, rien… Moi non plus, je ne m’en souviendrais plus très longtemps, de cette dame. Par contre Nathalie… Je ne l’oublierai jamais, ça de sûr. Même la Grande Catherine, j’m’en rappelais bien, j’étais contente de la revoir.

Il oublie les choses de tous les jours, mais, c’est étrange, sans jamais laisser passer une occasion d’assouvir ses maniaqueries, comme il dit. C’est vrai que, couper en deux un quartier d’orange, je comprends mieux que couper en deux les quartiers de mandarine. C’est étrange. Et c’est peut être une incohérence. Un indice. Il n’empêche, je ne sais pas pourquoi, une certitude qu’on s’explique pas, je le sais, l’Ancêtre n’est pas, et ne sera jamais malade de la maladie d’Alzheimer.

Bref. Assez divagué pour ce soir. Ca m’a fait quelque chose, la réelle fierté que Cricri La Criquette ressentait en toute sincérité et tendresse en s’annonçant Bruce Willis à son tour. Comme quoi tout est relatif. Et au sein d’une équipe nombreuse et jamais réunie au complet, il est impossible d’attribuer un mérite à quiconque sur quoi qu’est-ce qui soit accompli.

Ebé bravo à nous tous, l’Ancêtre pète la forme ! Je l’ai de mes yeux vu trifouiller dans un tiroir au raz du sol.

Oh : Tu sais que, j’suis sûre, tu pourrais te désaper tout seul maintenant. Te saper, c’est pas encore dit, mais te désaper, j’parie ce que tu veux, t’y arrives.
L’Ancêtre (se marre) : Oh ? Tu crois ? Tu vas faire bosser le vieux ? T’es une sale vache, toi.
Oh (se marre aussi, faut préciser, les gens sont prudes avec le vocabulaire parfois) : Ben quoi. T’es tout piteux quand j’te torche le cul, et quand j’t’annonce que tu peux l’faire tout seul tu râles. Faut savoir ce qu'on veut, dans la vie.
L’Ancêtre : T’es vraiment vache, toi.
Oh : Tu t’rends compte ? Tous ces gens dont tu profites chaque fois que tu les laisses faire ce que tu peux faire toi-même ?
L’Ancêtre : J’suis vieux. Qu’est-ce tu veux. J’sais bien qu’j’suis un vieux con.
Oh : T’aimes ça, oui.
L’Ancêtre : Quoi ?
Oh : Faire le con.
L’Ancêtre : C’est vrai. J’adore même.
Oh : Mais t’es malin. J’t’ai vu faire. T’as été chercher tes cigares dans le dernier tiroir en bas à tes pieds. Si tu peux te baisser pour un cigare, tu peux te désaper.
L’Ancêtre : T’es vraiment une salope, toi. On t’la fait pas.
Oh : Ouaips ! Et une bonne ! Tu m’auras jamais. Jamais.

J’adore nos ptits dialogues salaces…

L’Ancêtre : Ben quoi ? Est-ce que j’t’ai d’jà fichu la main au cul ?
Oh : Ben non.
L’Ancêtre : Ben alors. J'suis respectueux.
Oh : Ben t’en sais rien, j’aurais ptête aimé, ça.
L’Ancêtre : Ah oui ? Une bonne, en effet !

J’ai l’impression de discuter avec Jarry, ou pire, Vian, voyez ? C’est épatant !

lundi, avril 09, 2007

(sic)

Oh : Truc de ouf, j'ai rêvé de Sarkozy. Pire, j'm'en souviens. Enfin pas vraiment de lui. De quelqu'un qui se fichait de sa gueule, qui le rendait plus ridicule qu'il ne l'est. C'est fortiche, mais de là à ce que ça m'reste...
L'Ancêtre : Moi, toutes les nuits, je rêve de bonnes salopes. De très bonnes salopes même !
Oh : Aaah ! C'est pour ça tu te réveilles tout rose !

Plus tard, au coucher...

Oh : Bon ben j'te laisse à tes ptites salopes, elles s'occuperont bien de toi.
L'Ancêtre : ... *se marre*...

Plus tard, au lever...

Oh : Ah ben oui, elles ont fait du bon boulot !
L'Ancêtre : Qui ?
Oh : Les ptites salopes. T'es bien rose et joufflu !

Je testais le terrain. Ca, les salopes, il n'oublie pas. Mais pour le reste... L'Ancêtre n'a plus des masses de mémoire immédiate. On a beau dire, il ne sait pas que son fils a pris quelques jours de vacances ce pourquoi je suis là, il ne sait pas que son fils n'est plus mon amoureux, il ne sait pas, quand je m'absente, où je vais ni pour combien de temps, il ne sait pas s'il a mangé, s'il s'est rasé, s'il a chié. On ne sait pas bien non plus s'il reste quelque chose après une discussion, ni quoi.

Or, l'Ancêtre veut apprendre à se servir d'un ordinateur. En une semaine le temps que je suis là. Qu'il y croit c'est une chose, que l'Ours soit persuadé que j'y arrive...

Je trouve qu'on m'en demande beaucoup dans le coin, non ? Quoi que ça puisse peut être marcher, si je lui apprends comment mater des salopes sur un ordi... Héhé...

dimanche, avril 08, 2007

(au détour d'un feu de camp)

Enis : Vas-y, lâche-toi, change-la, cette partoche, tiens, essaye de la faire sur un rythme binaire.

C'est rigolo, en effet, m'enfin c'est du boulot. J'en suis qu'à harmoniser l'ensemble, au squelette énergétique. Qu'il se charge des chichis, j'suis pas cap'. Pas encore...!

samedi, avril 07, 2007

Oui. Bon.

Que j’sois encore en train de m’enflammer pour un autre gars, j’veux bien, mais la première fois, ça… M’enfin… Elle était bien bonne !

Il est vrai toutefois, que je pense beaucoup à Enis depuis samedi dernier et ce de façon plus sexuée que potache. Il est vrai que j’ai tout le temps envie de sa présence, bien que son absence ne me dérange pas.

Il est vrai que j’ai néanmoins été déçue d’apprendre que nous ne nous reverrons pas aujourd’hui, et qu’il préférerait le faire lundi qui vient, quand je serais à Nancy, pour une semaine. Il est vrai que j’ai bien cru qu’il m’embrasserait, jeudi dernier. Nous nous sommes revus plus vite que prévu. J’avais tout ce qu’il faut, mais on n’a pas prononcé le mot boulot de l’aprème.

Il est vrai que je me suis sentie comme si je n’avais eu jusque là aucune expérience, comme si elles devenaient quantité négligeable face à mon ignorance de comment il aurait fallu agir à ce moment.

Il est vrai que c’est la première fois que j’ai le temps de connaître un peu avant de désirer, et de désirer un peu, avant de me lancer dans une histoire. C’est une impression, c’est juste que, jusque là, ceux pour lesquels j’avais craqué comme ça sont devenus potaches, et que j’ai du coup oublié de nourrir le sentiment sans m’en rendre compte, en en nourrissant un autre, plus fraternel. Cette semaine encore, peut être une de plus, je m’accorde à croire qu’histoire il y aura, le moment venu…

Du coup, j’ai beaucoup écouté. Du coup, il a beaucoup parlé. De lui. Des autres. Des sociétés. Des principes.

Il est vrai que j’ai aimé ce qu’il disait. J’ai pu observer des comportements depuis d’un œil tout neuf. Il est vrai que j’adore voir s’ouvrir de nouvelles perspectives.

Il est vrai que j’ai l’impression d’avoir commis un tas de maladresses sans lesquelles il l’aurait fait. Il est vrai que la semaine à venir me paraît une éternité à tirer.

Il est vrai que, néanmoins, je me sens sereine et enthousiaste. A mon retour, j’en aurais à lui en raconter… Je le ferai rire encore. Il est vrai que j’aime le faire rire. Tant et si bien que, j’crois bien qu’il me perçoit comme quelqu’un de très dynamique et extraverti.

Il est vrai que je reste persuadée que dans l’histoire, ni lui ni moi ne sommes au bout de nos surprises.

Et il est vrai qu’on s’entend bien, qu’on a, comme qui dirait, des goûts en commun et des principes partagés. (Lui aussi, c’est un psychorigide ! Ha !)

Bref, les amis. Hilda est de retour… Plus sûre d’elle que jamais… Tous aux abris…

(sic)

Ma Petite Voix Intérieure : M'est avis, t'es en train de tomber amoureuse pour la première fois de ta vie.
Moi : ... *?!?*...
Ma Petite Voix Intérieure : ... Ben quoi...
Moi : ... *se marre comme une étendue de phoques en Alaska*...
Ma Petite Voix Intérieure : ... C'est vrai...

Miracolo...?

Muche n’aime vraiment pas les maths. Nuche aimerait bien, mais elle reste solidaire. Popette, prof de bazar, commençait à y perdre son latin. Comment raisonner géométriquement un thème largement entamé à l’école, quand, avant même d’avoir lu le second mot d’un énoncé…

Muche : Pfff… Je déteste les maths. Ca me saoule.
Nuche : C’est vrai, elle déteste, elle a écrit sur sa gomme "Je hais les maths".

Quand l’heure de la libération ayant sonné, on vous attend au tournant voir comme elles sont grosses les conneries que vous racontez…

Muche : J’croyais qu’on devait se marrer en maths.
Nuche : Ouais t’avais dit ça, que tu te marrais avec les maths.
Muche : J’t’ai pas beaucoup vue te marrer, hein…
Popette : Non, là, c’est vrai, c’était pas drôle, même pour moi. Mais c’est difficile de se marrer quand y’en a une (j’vise personne suivez mon regard) qui refuse catégoriquement de jouer…
Muche : Oui ben, moi, j’attends toujours de voir comment ça peut être amusant, de jouer aux maths…
Nuche : Ouais, moi aussi…
Popette : Vous verrez bien…

Pas si sûre d’elle la Popette… Assez loin de l’être, même… Les propriétés des quadrilatères sont assez complexes à emmagasiner quand on ne réalise pas qu’il s’agit d’ensembles entremêlés.

Popette : Vas-y, dessine un quadrilatère quelconque.
Muche : Voilà. Il est quelconque.
Popette : A toi maintenant, dessine un trapèze en dessous, là.
Nuche : Voilà. Un trapèze.
Popette (trouvant la figure trop régulière, pas assez quelconque) : D’accord. C’est un trapèze. Et ça (un droit, placé à côté de l’autre), c’en est un ?
Muche : Non c’est un… C’est quoi ?
Popette : C’est un trapèze. Il a deux côtés parallèles et deux qui ne le sont pas. Mais il est spécial et ça se voit à l’œil nu, la preuve, tu as vu quelque chose de louche, de particulier. C’est un trapèze droit. Il a deux angles droits. Ou, si tu préfères, l’un de ses côtés est perpendiculaire aux deux parallèles.
Muche : Pffffiouuuuu… C’est chiant…
Popette : Tu ne parles pas encore la langue des maths, c’est normal, ça va venir. Quand ça viendra, tu pourras faire des phrases comme ça et tu sauras ce que ça veut dire. Regarde, celui-là (un quelconque) c’en est un ?
Muche : Heu… oui…?
Popette : Oui. Pourquoi ?
Muche : Il a que deux parallèles.
Popette : Voilà. Comme le droit. C’est parallèle ça ?
Muche : Oui.
Popette : Et ça ?
Muche : Non.
Popette : Voilà.
Muche : D’accord.
Popette : Maintenant, fais-nous un losange.
Muche : En dessous, là ?
Nuche : Ben ouiiii. Allez !
Muche : Oui bon voilà on va dire c’est un losange.
Popette : Un carré et un rectangle juste à côté. Voilà. Et un parallélogramme pour finir.
Muche : A côté ou en dessous ?
Nuche : Mais à côté ! Vas-y !
Popette : A toi, Nuche. Un cerf-volant.
Nuche : Comment je fais ?
Popette : Tu fais une croix. Non comme celle à Jésus. Voilà. Tu vois, y’en a une qu’est coupée au milieu, la petite, et l’autre non.
Nuche : Ah oui. C’est les diagonales ?
Popette : Oui.
Nuche : Je fais comment alors ?
Popette : Ben devine… T’as les diagonales…
Nuche : Je relie les points ?
Popette : Exact. Vas- y.

C’est là que ça se corsait. Elles mélangeaient tout. Côtés opposés et successifs, perpendiculaires et parallèles, "les côtés se coupent en leur milieu" et "les diagonales sont successifs". Aucune image, aucun concept n’était lié dans leur mémoire à ces mots. Elles vous les refourguaient dans tous les sens jusqu’à ce qu’elles tombent sur la bonne combinaison. Et elles me demandent à moi de ranger tout ça… Vous n’trouverez pas plus bordélique que la pomme à Popette. Y’a rien qui la gonfle plus que de s’occuper d’un objet qui ne lui est plus utile dans l’immédiat…

Popette : Bon. Regardez le quelconque. Il a l’air de rien, pas vrai ?
Muche : Oui, il est quelconque.
Popette : Ouais. Regardez, il aurait été un tout petit peu plus rond (juste à côté, une patate de la même forme arrondie), c’eut était une patate (insiste sur la prononciation dynamique du mot histoire de créer facilement une détente).
Muche & Nuche : Ouah ! Une patate !
Popette : Voilà. On va dire c’est la famille des Patatoïdes (entoure le quelconque et la patate).
Muche & Nuche : Ouaha ! Patatoïdes !
Popette : Exact. Patatoïdes. La petite famille des Patatoïdes (frappe l’ensemble du bout du crayon) appartient à une grande famille, comme vous, la famille qui vit dans la maison, la grande famille qu’on retrouve pour les anniversaires. (entoure tous les quadrilatères). Laquelle ?
Muche & Nuche : La famille des quadrilatères !
Popette : Exact. Dans cette grande famille, il y a d’autres petites, qu’on range à part. (entoure les parallélogrammes.) Pourquoi ces quatre-là se ressemblent ?
Muche : Ils ont quatre côtés.
Popette : Les quelconques aussi. Et là, et là, et là. Ils ont tous quatre côtés. C’est pour ça on les range dans la famille des Quadri Latères. Quadri comme quatre, et latères comme côtés.
Muche : Pffff…. J’ai toujours faux.
Popette : Ce n’était pas faux. Tu le vois bien qu’ils ont quatre côtés. Maintenant, dis voir, qu’est-ce qu’ils ont de différent des autres.
Nuche : Tous les côtés sont parallèles.
Popette : Je sais à quoi tu penses, c’est juste, mais ce n’est pas ce que tu as dit. Quatre côtés parallèles ça fait ça, ça ne se touche nulle part, il n’y a pas d’angles, ni de sommets.
Nuche : Pfff…. J’y arriverai jamais.
Popette : Si, essaye de dire ce que tu as vu dans ta tête.
Nuche : Ben ça c’est parallèle à ça et ça c’est parallèle à ça, partout, mais pas chez les trapèzes.
Popette : Voilà. Tu vois t’y arrives. Maintenant faut utiliser les mots maths. On dit : Les côtés opposés, sous entendu les deux paires de côtés opposés, ces deux-là et ces deux-là, sont parallèles deux à deux (fais deux fois les mêmes gestes pour désigner les deux-làs et deux à deux).

Et caetera. Et les rectangles. Et les losanges.

Popette : Voyez pas ? Un losange, on dirait un carré penché. Pareil pour le parallélogramme. On dirait un rectangle penché.
Muche : Un rectangle penché ?!
Nuche : Ah oui, on dirait…

Et les trapèzes. Et les cerfs volants. Fastidieux à souhait.

Popette : Bon. Vous allez en garder quelque chose de mes histoires de famille ?
Muche & Nuche : Ouiiii ! Alors y’a les familles des Patates ! Et heu… Patatoïdes !

Ben c’était pas gagné… J’en suis sortie piteuse plusieurs vendredis d’affilés. En contrôle, Muche arrivait à 4, Nuche à 8. Je sentais que Nuche avait envie d’avancer, qu’elle pourrait aller plus vite. Qu’elle se réfrénait difficilement pour ne pas abandonner sa jumelle. Je ne les ai pas encore séparées, pour que chacune avance à son rythme. C’est bien la solidarité. C’est un bon moteur. J’en avais besoin.

Il y a trois semaines, je suis arrivée en avance. Je les ai croisées sur leur chemin de retour à la maison. Muche était contente de commencer plus tôt pour en finir plus tôt. Mais finalement, on s’est retrouvées toutes les deux seules dans la cuisine, alors on a papoté dix minutes.

Popette : Prête pour affronter tes cauchemars ?
Muche : Pfff… Je déteste les maths.
Popette : Je ne pense pas qu’on puisse détester une matière.
Muche : Ben j’peux t’assurer que les maths, moi, je les déteste.
Popette : Je pense qu’on ne peut que détester les profs d’une matière.
Muche : … *sourire aux yeux bas, très bas*…
Popette : Je pense que tu es tombée sur un ou des profs que tu détestes pour une raison ou une autre, mais pas pour les maths, en elles-mêmes.
Muche : Ben oui, les profs de maths, c’est toujours pareil, il faut être super bon pour qu’ils te remarquent.

Ben voilà. Si ce n’était les maths, Muche aurait eu les félicitations. C’est une personne remarquable. Et elle a raison de le défendre. Comme elle peut. Et, vous verriez son regard, vous sauriez, elle peut. Farouchement.

Popette : Tu vois. C’est pas les maths. Moi, c’était la prof de musique. Elle m’a dit "Toi dans la chorale ?! Mais tu rêves ma grande, tu chanteras jamais, t’as pas la voix pour ça." Il y a toujours eu des profs qui pensent qu’il faut savoir avant d’avoir appris. Ils pensent que c’est ça, le géni, le talent, quelque chose qui vient de naissance. Ceux-là sont les plus injustes. Ils jugent les élèves selon ce qu’ils ont appris ailleurs, pas avec eux.
Muche : Oui, et moi j’ai beaucoup de retard. J’ai jamais rien compris aux maths.
Popette : C’est qu’on n’a pas su te l’expliquer, et qu’à force, tu ne te donnes plus la peine d’écouter. Tu n’entends jamais vraiment tout ce que je dis. Tu écoutes, parce que t’es gentille et que je suis gentille, mais je vois bien que c’est un effort, et tu ne peux pas te concentrer, à chaque mot que je prononce au sujet des maths, tu entends en même temps dans ta tête des "ça m’saoule" et des "je hais, je hais, je hais".
Muche : … C’est vrai…
Popette : Moi, j’en ai eu une, une seule bonne prof de maths. Grâce à elle, j’ai pu supporter toutes les tares des suivants et jouer avec. On rigolait bien avec elle. Les maths, c’était une grande énigme, avec plein d’enquêtes à faire, et moi, j’étais le détective. On avait droit d’utiliser n’importe quelle méthode, pourvue qu’on arrive au résultat. C’est pas comme ici. Ici, on t’apprend pas à trouver une solution mais à réfléchir selon une méthode. Et alors quand on avait bien travaillé, on avait droit à une petite cerise sur le gâteau. On avait dans la classe un guignol qui connaissait par cœur les comédies théâtrales du moment, et qui nous refaisait des scènes en fin de cours pour se quitter en rigolant. C’était une bonne prof. Avec elle, tu aurais aimé les maths.
Muche : … Mouais… Peut être…
Popette : C’est simple, Muche, on aime tout ce qu’on comprend et qu’on arrive à faire.
Muche : Ben c’est ça le problème ! J’comprends rien !

J’ai donc introduit dans les cours suivants des pauses hilares. Les trucs les plus hilarants concernent toujours les profs. Surtout quand on est en cinquième. Me leur suis foutue de la gueule de mes pires comme mon pote d’antan, théâtrale à souhait.

Pour clore le chapitre quadrilatères, on a fait un jeu de bataille avec les propriétés qui a beaucoup saoulé le temps de le faire, mais auquel elles ont pris plaisir à jouer.

Il faudrait tout reprendre au début. Ca prendra du temps.

Mais, la dernière fois, elles sont passées à un sujet tout neuf, tout frais. Elles avaient en devoir un exo qui nous a pris une heure et demie. Les profs sont vraiment graves, parfois. Celui-ci en tient une bonne couche. Il leur fait faire chez eux une activité censée leur faire comprendre la méthode de base pour comprendre l’addition et la soustraction entre nombres positifs et négatifs. Genre un môme, il va faire un exo et il va s’dire tout seul comme ça, ben j’ai qu’à refaire la même chose à chaque fois. Il s’en fout, le môme. Si on lui dit pas, tiens, c’est un truc pour t’en sortir à l’avenir dans ce genre d’exo, il va prendre un exo pour un exo, pas pour un cours. Bref. L’apprentissage à domicile et l’application en cours. Le monde à l’envers quoi.

Popette : Bon. J’vais vous donner ma méthode. Comme je réfléchis pour résoudre ça. Je sais pas si ça peut vous aider, d’autres réfléchissent peut être différemment, mais on va voir.

C’était la méthode à trouver à l’issue de l’activité. En gros, je leur ai donné la soluce avant qu’elles ne bossent. J’ai cru à une erreur, mais finalement, c’était ce dont elles avaient besoin.

Muche : Ah ! J’ai tout compris ! C’est la première fois que je comprends tout !

Hier, je l’ai retrouvée seule dans le bus, très énervée. Elle a eu un contrôle. Elle savait le faire, elle avait tout compris. Ben elle a perdu tout le temps à faire un exo qu’il ne fallait pas faire. Du coup elle aura quand même une mauvaise note.

Muche : J’suis dégoûtée…
Popette : Bah, c’est pas bien grave, t’es sur la bonne route, tu sais ce que c’est un lapsus ?

J’aime bien parler de choses compliquées aux mômes. C’est étonnant tout ce qu’ils peuvent comprendre.

Comme c’était les vacances, et qu’elles avaient bien compris, on a surtout papoté. Je leur ai sorti toutes mes théories comparatives sur les systèmes éducatifs. Ce n’était pas inutile. J’ai ressenti leur soulagement. Elles se sont senties déculpabilisées.

Muche : Ben toi, au moins, tu comprends…

Nuche est restée silencieuse et souriante. Elle laissait faire. Je sais que même si ce n’est pas tout à fait conscient, on a toutes les trois ressenti que le blocus se levait dans la discussion, et qu’il fallait laisser faire. Ca a pris une heure. Ben ça aura pris une heure. On a juste rapidement revu quelques exos.

Muche : Faudrait que tu nous expliques les divisions. Avec toi on comprendra peut être. L’autre nous disait toujours de la rappeler qu’il fallait faire des divisions chaque fois, mais on disait rien, on sait pas faire, c’est chiant. Mais avec tes méthodes on va peut être comprendre.

J’ai toujours peur que les parents m’envoient paître ma psycho ailleurs sous prétexte que j’suis pas payée pour. M’enfin j’sais pas apprendre quoi qu’est-ce à quiconque qui bloque sur le sujet. Je peux leur expliquer une fois le résultat visible. J’espère que Muche a raison. J’espère qu’elles comprendront. J’serais pas payée à rien fiche. Et j’aurais sauvé deux petites d’une grosse bosse de haine envers et contre les maths.

Moune a souffert de cette matière. Ca voudrait dire que sa fille aurait su la lui épargner. C’est étonnant comme l’école joue sur l’avenir des petits, une fois grands, et sur leur personnalité. Plus étonnant encore de compter ceux qui ne savent pas s’estimer à leur juste valeur simplement à cause d’un blocage affectif éclaboussé sur toute une matière. Quelque chose de totalement inutile et qui peut être évité, quelque chose d’aussi con que grimper sur une moto pour foncer sur un poids lourd en croyant qu’il n’y aurait pas de conséquence.

Ce qu’il y a de bien dans la vie, c’est qu’en matière de profs comme en d’autres, elle tend aux équilibres. Et en l’occurrence, j’aime bien être du côté tout blanc. Si j’y arrive avec Muche, si les conséquences étaient telles que je les prévois, je sortirais de mon gris clair toute fière !

lundi, avril 02, 2007

Quelque chose de très galvaudé en ce moment, mais qui retrouvera ici toute sa valeur utopique : Que du bonheur !

Le cours avec Led Enis avait sauté, la semaine dernière. On s’est retrouvé samedi 14h avec une grosse pas envie de bosser.

Oh : S’il faut motiver les grands aussi, maintenant… Z’êtes fatigants, je t’avouerai…

Ca devient très amusant. Il commence à comprendre ce que je raconte. Ca doit bien faire un mois qu’on se radote ces quelques répliques :

Enis : J’comprends rien.
Oh : Te bile, tu t’y feras.

Voilà, il s’y fait. Il a compris "Moi, non plus, j’suis pas bien courageuse, mais si on ne bosse pas, ça sera de ta faute. J’m’en lave les mains."

Du coup, je suis entièrement moi-même en sa présence, libre de mes faits et gestes. Il suit. Ca ne m’arrive plus ailleurs qu’en famille depuis des années qu’je suis sans réciproque. C’est très agréable. Je l’ai suivi très volontiers, lui.

Enis : Mon pote m’a invité cette nuit à l’anniversaire de sa petite demain, faut que j’aille lui acheter un cadeau. J’irais bien maintenant…

Sur l’autoroute, ou une large comme ça, tout au long de plusieurs kilomètres, une nana était postée tous les 100 mètres. Devant elles, les bagnoles, derrière, les bois. Je n’avais pas remarqué. Mon attention n’était pas sur le chemin.

Enis : C’est des prostituées. Les gars s’arrêtent, et puis ils vont dans les bois.
Oh : C’est triste… Il pleut, là !

Allez, paf, un petit sujet de société bien sérieux. Ca nous arrive aussi. On dit pas qu’des conneries. Pas croire.

J’ai beaucoup ri, samedi…

Il a choisi un petit vêtement, 12 mois. On a été boire un café. On est reparti.

Enis : T’as vu la vendeuse ? Quand elle demande si c’est pour offrir, elle s’adresse à toi, quand elle demande la carte bleue, c’est mon tour. C’est mesquin, hein…
Oh : *rigole*
Enis : C’est comme le père, là, qui attendait avec la poussette que la mère ait fini ses emplettes. Il m’a maté en souriant pendant que j’courrais partout pour choisir.
Oh : Il a dû s’dire "Ha ! Un débutant !"
Enis : *chacun son tour…*

Direction sa petite maison du moment. Le petit vieux qui y habitait y a fait un jardin très étudié, très harmonisé, très divers, vraiment agréable à contempler de recoin en recoin et dans son ensemble.

Enis est un gars de la campagne. Il a vécu un temps dans la forêt avec les chevaux. Il est bien, là, après le long séjour dans sa bonbonnière parisienne. Il respire. Et puis il a un vrai four, et une vraie cuisine. Il apprécie.

Je lui ai annoncé le plan du cours. Il a choisi de commencer par le film sans demander la permission. J’ai accepté qu’on n’en fera pas grand-chose ce jour. C’était difficile. Les Ricains mâchent tout, c’est de la purée de poix chiche. On reviendra encore aux dessins animés avant qu’il puisse voir le film en entier sans sous-titres. Une demi-heure. Et puis on a papoté. Une demi-heure. La dernière avait été annulée d’avance. On rattrapera ça un week-end en Angleterre. Il aimerait qu'on le fasse. Il peut courrir pour que j'prononce un mot en français là-bas...

Oh (mâche à fond) : I asked you a lot of questions since we met, I know a lot about you now, so it’s your turn, today.
Enis : Pardon ?
Oh (décortique à fond) : I asked you questions, now it’s your turn, you ask me questions.
Enis : Ah, ok.

Il a choisi de parler guitare. Vu ma brève démonstration au premier et dernier cours de gratte en échange de l’anglais, je lui ai fait quelques surprises. J’étais intimidée. Et la gratte entre mes mains avait bien 2cm en largeur de moins que la mienne. En un an de travail sommaire, on fait mieux que ça.

Il avait senti que, comme pédagogue, il s’était posé un peu là, il avait décidé de changer de tactique.

Enis : Comme t’as ta guitare, on va plutôt se faire des bœufs. Moi aussi, j’m’amuserai plus.
Oh : Ah ben ça tombe bien, j’avais envie qu’on bosse du Piaf.

C’était parti. Comme ça, tout seul, tout spontanément. J’ai joué avec quelqu’un comme on joue dans un groupe et rendez-vous est pris pour la semaine prochaine. J’en rêve depuis les premiers concerts de petits groupes belgradois. (Pas mauvais du tout, les yougos. Y’en a un, il a fini bassiste chez U2 et j’en passe.) J’y suis pas arrivée. Pourtant j’en ai connu, des gratteux… Ebé, j’me doutais bien que ça serait comme ça, mais rien ne vaut le vivre pour de vrai. Le pied ! La pêche !

On s’est amusé des heures. On en est sorti tout shooté de rythme. Il était 22h. A cette heure, j’étais à minimum deux heures de route de chez moi. Fallait y aller si j’voulais pas rater le dernier bus. Après consultation de la RATP, j’avais le choix entre partir dans la seconde ou une heure plus tard. J’y allais. J’avais un gros coup de barre.

Enis : C’est dommage, on aurait pu manger un truc, t’as pas faim ?
Oh : Ah ben oui, voilà pourquoi j’ai un coup de barre.

Zou. On a laissé passer le dernier train. Il avait un duvet, t’manières. On a gratouillé encore un peu. Ca n’allait plus. On était fatigués. On a papoté. On a maté un bout de film complètement loufoque auquel on n’a rien compris ce qui nous a pas empêché de nous marrer tout du long. On a papoté encore. Je me suis endormie. Il devait être dans les 3h.

Le lendemain, je me suis réveillée un peu avant lui. Le temps de faire deux ou trois croquis dans le jardin ensoleillé. J’ai beaucoup apprécié. Ca a comblé momentanément mon manque de minijungle. Il me faut un lopin…

Il avait son anniversaire de famille de potes, j’avais un anniversaire de famille à moi, mon oncle, bien né un 1er avril, une vraie blague d’homme.

Un café, un peu d’organisation, une petite vadrouille, et on a retrouvé chacun son chemin.

J’ai retrouvé Yo Mon Frère et Sa Douce vers chez eux. On a rejoint les autres. Il faisait beau. On a pris l’apéro, le fromage, le dessert et le café dehors. On a discuté. On a joué. On a chanté. Je vais peut être bosser un projet avec Oncle Joke. Il a aimé mes peintures. Je lui avais écrit quelques textes il y a très longtemps pour quelques unes de ses sculptures. Il avait besoin d’un catalogue, à l’époque. Il a de plus vastes projets aujourd’hui. Je ne sais pas ce qu’il en sortira…

J’ai vécu un week-end très agréable. J’ai ressenti du bonheur. Un mélange de calme serein et d’enthousiasme doublement joyeux. Le cerveau est ainsi fait que l’on oublie le détail des grandes douleurs et des grands plaisirs. Hé. Je l’ai bien eu...!

Bon...

Bon ben voilà. Me suis encore faite un coup d’émotion à ma sauce une petite semaine…

Dr No a une compagne d’accord pour qu’il "s’amuse comme ça parfois", qui en fait autant, et parfois même ensemble. Moi, j’suis une psychorigide qui ne joue pas, comme ci.

Bah... J’y crois toujours trop tôt... Ca n’m’empêche pas de recommencer... Je sais que c’est idiot... M’enfin ça m’plait mieux, comme ça.

Et ben quoi ? Je lui ai plu, comme ci. Ca me suffit. "J'ai pas peur des loups, chantonnait la belle, ils sont pas méchants, avec les enfants, qu'ont le coeur fidèle, et les genoux blancs..."