lundi, mai 31, 2004

Glace abricot cerise

Il faudrait que je mette ça en attente, le temps que mon coeur se décante. Il est secoué. J’ai les artères pleines de phylactères pensifs. Certains se poseront là, au fond, d’autres feront "plop". Ils disent que je suis amoureuse, mais il y en a tant qui se cachent les uns les autres, que peut être disent-ils que je ne suis qu’une éternelle amoureuse, que je suis aussi obnimulée que Milica, mais peut être cachent-ils que je ne suis qu’aussi omni bullée que Luka, certains, rares, disent que j’ai peur, mais peut-être camouflent-ils la vapeur.
Si j’attends, quand tout sera décanté, est-ce que je me sentirais aussi pétillante qu’un orangina bien secoué ?

jeudi, mai 27, 2004

Âme s'trame au gramme

Pique épique sans colère dame, bourrée bourre et ratata, âme s'trame miligramme.
Je répète ?

mercredi, mai 26, 2004

Silencieusement...

... oser les plaisirs interdits... s'abandonner au vertige... s'y recroqueviller... et laisser le sommeil envahir tout...
C'est si étonnant...

R. et W. dix ans plus tard... Aouah... Si j’m’y attendais...
R. n’a rien changé. Même tête, même façon de parler, voire, même discours. Peut être un rien plus d’assurance.
W. par contre, le petit W. archisérieux du lycée... On aurait dit Eddy des Pearl Jam. (Et, je vous avoue tout, j’ai beaucoup craqué pour Eddy dans ma jeunesse.)
R. est cinéaste. W. est musicien. Le mimétisme entre les deux très complice.

W. : Tu trouves pas qu’elle a quelque chose de Ricci ?
R. : Ah oué... Oué. C’est vrai.
W. : Tu as quelque chose de Christina Ricci.
Moi (qui aurait préféré en avoir tout) :
Se sont fichus de moi toute la soirée, les zouaves...

Popette du pays des sauvages

En parlant de ce chapeau... Je n’ai évidemment pas résisté à le faire sonner sur la tête du pas sage.
Itharius : Tu m’as fait peur !
Popette : Oh eh, il est loin le temps où je t’ai mis une claque pour avoir chanté « Yougo t’es qu’un fantôme, un débris sans avenir. »
Itharius : T’es une dangereuse toi. Ça t’arrive encore souvent de baffer des inconnus ?
Popette : Non.
Itharus : Bon ben j’ai au moins réussi à te dresser sur un truc.
Popette : Ou alors, personne ne l’a mérité depuis.

Le Magicien d’Ose

Itharius De Lanuit est mon premier ami franchouille. Nous nous sommes longtemps vu chaque jour. Puis, nous nous sommes longtemps perdus de vue. Peut être que maintenant que je vais bien, qu’il va mieux, et que mon passé est du passé, nous nous reverrons plus souvent. Je suis chaque fois surprise de l’entendre me présenter à qui miou-miou, quoi qu’il arrive, comme sa meilleure amie. Je ne sais pas garder (ni grader) les amitiés. Mais peut être qu’il suffit que l’un des deux sache ?
Hier soir, Itharius De Lanuit avait le visage de la nuit. Des musiciens, c’est le seul qui a osé se maquiller outrageusement. Itharius se dit sage, vieux et mature. Avec ses tifs jusqu’au cul, son visage bleu jusqu’à la barbe, le pétard au bec, et mon chapeau de fou à clochettes. Ho, ho, ho...
Celle qui fait craquer Itharius : Et toi tu as quel âge ?
Itharius : Moi, j’ai 28 ans.
Celle qui fait craquer Itharius : Non mais en âge lunaire ?
Itharius : ...
Popette : En âge lunaire il est très vieux. Il y passe beaucoup de temps.
Il a bien fallu qu’il la scouatte sa lune, pour organiser une soirée pareille... 110 mômes de plusieurs centres de loisirs, une quinzaine d’ados du lycée, une dizaine d’adultes, tous sur la grande scène de la ville ! Allez savoir combien traînaient dans les coulisses... Et dans la salle, le sextuple d’autant. Tous sous l’effet de l’enthousiasme joyeux ! Le truc propice à m’faire chialer d’émotion. D’autant que l’Itharus pas sage m’a affublée de son caméscope malgré la présence des étudiants en BTS AV, interdiction de laisser sortir toute émotion. J’avais l’impression d’être emprisonnée vivante dans un statut de statue.
Bien sûr, une comédie musicale pour le plaisir ne sélectionne que sur l’envie d’y participer, et la plupart des mômes ne sachant chanter ont un rien noyé ceux qui savaient. Mais les compos ont su s’y adapter, en tirer le meilleur, à la grande fierté de tous les présents.
Itharius, chapeau ! (à clochettes)

lundi, mai 24, 2004

La SNCF pédagoguenarde

Ce matin, train de 8h12. Sirène de départ. Fermeture des portes. Arrêt.
Voix grave depuis les haut-parleurs :
« Votre attention s’il vous plait. L’alarme ayant été tirée, nous allons rester en gare quelque instants. Merci de votre patience. »
Dix minutes plus tard...
« Votre attention s’il vous plait. Nous vous rappelons qu’il est inutile d’essayer de monter dans un train qui démarre, et plus encore de tirer l’alarme lorsqu’on y parvient pas. Nous avons à présent dix minutes de retard. Merci à la personne qui a voulu monter dans le train en marche et a tiré l’alarme. Bravo. »
Quelques mètres à vitesse d’escargot plus loin.
« Votre attention s’il vous plait. Pour les besoins d’aiguillage, nous allons à présent nous arrêter au feu rouge et attendre que le train suivant passe. Merci à la personne qui a tenté de monter dans un train en marche. »
Le train suivant passe.
Cinq minutes plus tard.
« Votre attention s’il vous plait. Voilà. Vous avez tous vu passer le train suivant. Je précise à la personne qui a tiré l’alarme inutilement qu’elle aurait pu y être. Comme vous le voyez, il est vraiment inutile d’essayer de monter dans un train en marche de force. Nous allons maintenant repartir. Merci de votre patience. Encore bravo à l’autre. »
Si c’est pas pousser au pugilat ça... rir

Si même l'horoscoop le sait, où va-t-on ? Mes tarres seraient-elles célébres ?

"Dès qu'il s'agit d'une situation impliquant l'amour ou les sentiments, vous êtes la première à pousser la porte pour entrer ! Et pourtant, vous manquez sacrément de légèreté pour ce qui concerne les affaires de coeur... Vous donnez peut-être trop de poids à une relation naissante et cela empêche votre ami de se rapprocher de vous. Il n'est pas impossible qu'il se sente intimidé ou qu'il est peur de tomber dans un piège. Prenez les choses avec plus de légèreté et d'humour.

Selon votre Ascendant :
N'hésitez pas à faire travailler votre inconscient par le biais de la méditation aujourd'hui. Des souvenirs d'enfance pourraient revenir à la surface. Faites vous pardonner certains événements du passé, réfléchissez-y et appliquez certains vieux principes à votre vie présente. Beaucoup de choses pourront cicatriser... Mercure est Trigone à Jupiter et vous suggère davantage de communication avec vous-même et avec les autres."

Et quand Mercure trigone à Jupiter le veut, faut bien que je vous avoue tout.

dimanche, mai 23, 2004

Damneur et horration !

Dans le mirroir de soeurette, j'suis blondasse. Comment c'est-ce possible ?! Dès demain, j'm'arrange un jeleveaubien. Quelque chose de bien bien noir. Ainsi soit dit.

Ma voisine est une sirène

La nuit, et parfois le jour, elle râle si fort qu'on jurerait qu'elle se tape pHiLoGrApH.

Cerf-volant

Moi : Alors ce têtard ? T’as graillé de la cuisse ?
Bogus : Hein ?!
Moi : Pfff... Têtard à pattes, grenouille, grenouilles franchouilles, cuisses.
Bogus : Aaaah... Mais tu sais que je suis un cerveau lent moi.
Moi : Ah oué ? Et le monde est comment vu de là haut ?
Bogus : Hein ?!
Moi : Pfff... Cerveau lent, cerveau lent...
Bogus : Aaaah... Ben oui, tu sais bien que j’plane.
Moi : C’est pas grave. C’est amusant de te diriger au gré des vents.
Sûr, c’est pas moi qui le laisserais tomber !

J’ai un ami imaginaire

Hier, le 22 à 22h22, Bogus faisait ses premières Variations théâtrales sur cuvettes. J’ai eu très envie d’y assister. Faut dire, j’connais le texte depuis lurette. Ça lui a d’abord paru exigeant et compliqué... Et puis au dernier moment, coup de fil...
Bogus : Bon j’mets le téléphone dans le chiotte hein.
Moi (rigolant) : Yesss !
Ben raté. Ça a coupé avant le commencement du début.
Aujourd’hui, coup d’fil...
Bogus : T’as entendu ?
Moi : Pfff.
Bogus : Tu veux tenter la version édulcorée ?
Moi : Yesss !
Du fin coeur de l’action, les mots et les rires se fondaient parfois en une cacophonie incompréhensible, entre l’accent de là bas et le francique, j’ai raté la moitié des impros audiblement hilarantes, et la scène visuelle m’a complètement échappé, mais... mais... J’ai un ami d’imaginaires ! Nous existons, puisque nous nous inventons. J’ai mon Bogus ! Depuis hier, 22 à 22h22, j’ai une certitude. Bogus fera n’importe quoi pour me laisser l’inventer comme ça me chante. Yesss !

jeudi, mai 20, 2004

... comme des secrets de mise en scène

J'ai des envies d'avec lui...

Tinouninou ninouninou (B.O. 4ème dimension)

Mardi dernier...
Toc-toc
Moi : C’est chez moi ? J’ouvre ou pas ?
Toc-toc
Moi : Oui j’arrive...
La petite : Bonjour. Est-ce que vous auriez des sous ?
Moi : Heu... Non, je suis désolée...
La petite : Mais c’est pour un truc sérieux, c’est pas pour des bêtises.
Moi : Je m’en doute. Mais je n’ai rien. Je suis désolée.
La petite : Il y a quelqu’un à côté ?
Moi : Je ne sais pas. Mais tu peux essayer. Elle est gentille ma voisine.
La petite : Merci.
Moi : Ben... De rien. Bonne chance.
La petite : Oui. Merci.
Ben quoi. J’allais pas lui filer les neuf centimes qui faisaient ma fortune de la semaine. Ça s’fait pas. Et puis même. J’aime pas trop qu’on envoie une môme d’onze ans maxi au turbin en pleines horaires scolaires.
C’était peut être un gage de jeu quelconque ?

Tout à l’heure...
Toc-toc
Moi : C’est chez moi ? J’ouvre ou pas ?
Toc-toc
La petite, un énorme panier de fleurs jaunes en plastique à la main : Bonjour.
Moi : Bonjour, comment vont les affaires ?
La petite, me fourrant le panier dans les bras : Mal. C’est pour vous remercier.
Moi : Mais je ne t’ai rien donné !
La petite : C’est pas grave. C’est pour vous.
Moi : Ça me fait très plaisir, mais tu sais, je ne peux pas accepter. Je ne t’ai rien donné.
La petite : C’est pas grave.
Moi, lui rendant son panier : Mais d’où tu sors toi ?
La petite, rigolant : D’en face.
Moi : Pourquoi cherches-tu de l’argent ?
La petite : A cause du chien. Une voiture lui est rentrée dedans. Le capot est tout cabossé. Alors le monsieur demande des sous pour le réparer. Et ça, nous, on peut pas.
Moi : Mais il y a des assurances pour ce genre de chose et... Tu sais quoi ? Essayez à la mairie. Vous avez sûrement droit à des aides.
La petite, souriant : Oui. Je vais dire ça à mes parents. Merci. Au revoir.
Moi : Au revoir. Prends bien soin de toi.

Truc de ouf. On se croirait dans un moovie sur thème d’orphelinage. Je sens que y’avait là un truc à faire, mais quoi ?

(Après le coup d’fil d’EDF chez mes parents pour les informer qu’ils me couperont l’électricité pour facture de février impayée, qui en fait était tout ce qu’il y avait de plus payée, et la coupure sans préavis d’aucune sorte du phone portable pour non-envoi de pièces justificatives jamais demandées, franchement, depuis que je suis en arrêt, y’a de quoi se sentir en plein cauchemar absurde.)

L'électricien

Depuis que je sais que j’existe, je souhaite connaître et cherche le vertige.
En appuyant ma double échelle sur le sommet d’un poteau électrique, je sentais déjà le plaisir m’envahir. Je prenais tout mon temps pour grimper là haut. L’ascension avait quelque chose d’éternellement fascinant. A chaque pas, je changeais de point de vue.
J’ai préféré travailler en ville. Je jetais un oeil indiscret à chaque étage de l’immeuble le plus proche. Souvent, il ne s’y passait rien de bien notable. Un gros en marcel devant sa téloche. Une duduche pleine de rouleaux à friser. Une vieille tricotante. Un petit, trop longtemps dans son déambulateur, lancé à toute berzingue. Une secrétaire en pleine action. L’air immobile, mais les doigts imperceptiblement furax. Les clichés viennent de ce que les gens sont vraiment. Le suspens restait intact cependant, car il m’arrivait parfois d’y voir quelque chose d’incongru. Un funambule sur la corde à linge de son jardin, pendant ses caleçons en se baissant. Une jeune fille nue, surprise, mais pas effarouchée par mon regard, s’habillant très lentement rien que pour lui. Un potier confectionnant un perce-nuage-récupluie plus haut que mon poteau, me faisant signe, tout souriant. Parfois, aussi, je voyais des choses dont je ne veux pas me souvenir.
J’aimais mon métier. Lorsque je travaillais la nuit, j’avais l’impression d’être le marchand de sable en personne. Je soufflais les rêves par les fenêtres.
Jusqu’au Jour... Mon tournevis a dégringolé. Un môme passait par là en poussant son ballon du pied. Je me suis vu en cage pour infanticide involontaire. Il avait le cul bordé de nouilles ce ptit gars là. A un quart de seconde près, ce n’était pas son ballon qui éclatait, mais sa ptite tête. Je crois bien que je n’aurais jamais plus aussi peur.
C’est à cet instant qu’en voulant descendre trop vite, mon pied a glissé, j’ai perdu tout appui, et j’ai trouvé. Enfin ! Je ressentais le vertige !
Ce n’était pas très agréable. Comme une panique tournoyante. Mais je suis heureux de l’avoir connu.
Maintenant, à terre, je ne sens plus grand-chose. J’entends à peine le brouhaha qui m’entoure. Je discerne vaguement une sirène. Je voudrais leur dire qu’il est inutile de se presser, mais mes lèvres ne veulent plus que sourire. Ils verront bien... Ils verront b...

[Ailleurs si j'y suis]

Et re

Au musée Neandert Al Pécé, New Dédé pionce depuis dix jours. Il suffisait de le brancher pourtant...
Alors, depuis dix jours, les geeks hurlent : Il suffit de le brancher et tu prends pas les cinq minutes nécessaires à l’opération ?! Tu t’rends compte ? 40Go contre tes 4, et tu sautes pas sur la promo ?! Faut vraiment aimer bouffer des racines, des baies et des lapins chassés le tout habillé d’un pagne en période de glaciation ! L’efficacité Popette ! L’efficacité !
Alors, depuis dix jours, je merde les geeks : On m’la fait pas. Au musée Néandert Al Pécé, aucune opération n’a jamais pris cinq minutes. Et j’peux vous faire la note de ce que ça m’coûte en cafés. Gens, méfiez vous de la notion du temps d’un geek. C’est comme dépanner un pote à la rue. On sait quand ça arrive, on sait pas quand ça repart.
Alors, depuis dix jours, les geeks me prennent pour une tarte : Bon d’accord. On te le fera.
Et, depuis dix jours, je les en remercie mais non. A tous les coups j’ai l’impression de bondir dans une boucle du temps, et ce, quel que soit le geek dépannant. Et t’as vu toute la poussière qui s’accumule là dedans, pas étonnant que ça ne marche jamais. Et voilà, c’est fait. Et ah non tiens ça marche pas. Et mais pourquoi pourquoi pourquoi. Et dix ans plus tard, quelques 100000 synapses de perdues, ça se remet en route, et jamais ô grand jamais, aucun geek ne sait me dire pourquoi ça n’a pas marché avant ni pourquoi ça marche après.
Puisqu’il suffit de le brancher, je le ferai moi-même. Quand j’aurais cinq minutes, temps de geek, à y accorder. A savoir, ce matin, dès l’aube, avant même que le café n’ait coulé.
Voilà. Branché New Dédé, qui en fait est vieux et malmené depuis on n’sait combien de lustres. J’y ai accordé une heure, temps universel. Pas moyen qu’il soit détecté. J’y aurais branché un croissant c’eut été même donne.
Je suis revenue sur mes 4Go. Au moins, ils marchent.
A tous les geeks : Peu importe ce que ça me coûtera en café, j’ai prévu le stock. Au secours !

mercredi, mai 19, 2004

S'il avance quand je recule, s'il recule quand j'avance, comment voulez-vous...?

"Trois pas en avant, trois pas en arrièreuh" à contre sens sans contre temps. On prend de l'élan. On se bouscule. On s'attire et on s'répulse. "Trois pas sur l'côté, trois pas d'l'autre côté" on se croise, on s'accroche, on trace, on s'décroche. Le lien reste ténu, au plus un tempo, même pas un rythme. Une seule fausse note suffit à m'inquiéter. Et à quoi bon ? Je ne peux pas le perdre. Je ne l'ai pas. Il veut "toujours être ailleurs". Et moi... Et moi... Je me surprends à lui parler au possessif.
"Je ne mangerai pas ta pomme, patapom, patapom pata."

Secousse intense sur grand écran

Quand Luka balance sa téloche par la fenêtre et la plombe de son fusil de chasse pour un trop plein de conneries dites dont même l'infime part de vérité est insupportable, c'est en fait moi qu'il me montre.
Quand sa femme se pique un delirium intuitif des horreurs à venir, c'est ma rage qui suinte de partout.
Quand tout le monde ignore les deux voisins tués, c'est encore mon refus de savoir le détail du massacre qui est montré du doigt.
Quand les militaires se tapent un bon vrai rail de coke, c'est comme "un viol, deux viols, trois viols", pour me faire rire, juste le temps de me sécher les larmes.
Mais quand Luka et Sabaha s'offrent un tour vertigineux de brancard, quand ils goûtent une pastèque, c'est mon rêve d'être qui devient évidant.

samedi, mai 15, 2004

La vie est un miracle

... de toutes les couleurs!



La vie est un miracle [Emir Kusturica]

Marcel Larsouille, un ami intime qui vous veut

Je n’ai jamais été bien fringant. Oh, bien sûr, l’adolescence m’a un peu secoué, je pouvais sortir voir du monde coup sur coup, deux trois soirées de suite, mais bon, rien de très folichon. C’est vrai que j’suis pas très gâté de naissance. Faut dire ce qui est, Marcel, comme ça, d’entrée, ça ne promet rien de très sex.
J’suis pas mal contractuel, dans mon genre. Je respecte les règles que ma petite voix intérieure me dicte jusqu’au dernier petit astérisque.
Seulement voilà, même un contrat à vie, c’est renouv’lable. Aucun astérisque n’avait prévu ça. J’ai dégringolé. C’était pas bien simple, de gravir la pente, tout faiblard, tout blessé, tout recroquevillé que j’étais. Ça m’a pris du temps. Pas sûr que j’sois au top, encore.
Mais j’ai découvert deux trucs : Marcel Larsouille a du sex appeal. Marcel Larsouille peut imaginer même un contrat renouvelable chaque jour et le tamponner « Carpe Diem ».
Plus qu’une chose est sûre, du coup. Marcel Larsouille va beaucoup s’amuser au soleil dès ce jour d’hui ! J’en frémis d’avance...



[Ailleurs si j'y suis]

mercredi, mai 12, 2004

Pour ceux qui chercheraient encore une clé

"J'ai les clés du paradis, l'ennui c'est que j'trouve pas la porte." Je répète : "J'ai les clés du paradis, l'ennui c'est que j'trouve pas la porte."

En faire des tonnes

J’entonne, on chantonne, oh il me déboutonne, c’est étonnant, et vlan tempête, il me boutonne, tonnerre, on détonne. C’est étonnant, il me déboutonne, il entonne, oh je le boutonne, on chantonne. Tâtonne-moi encore.

lundi, mai 10, 2004

En direct live

Moi : Sextuple vilaine !
Elle : Note... Plutôt sex que tuple...

dimanche, mai 09, 2004

Georgia O'Mymind, 15 ans

13h05
Tarot a dit : Cette lame signifie la fin, la mort de quelque chose qui laissera place à un renouveau.
J’ai demandé : Ah ? Michael Jackson retirera son masque en ricanant « C’était pour de rire ! » et tous les enfants seront heureux ?
Kathy s’est fâchée : Ok. Tu te fous de ma poire.
J’ai protesté (oui bon... faiblement) : Mais non...
Elle a remballé son attirail de Madame Nakunoeil (le troisième) : *zbing !* *zbang !* *zbong !*
Non mais franchement... Je me demande parfois ce qui rempli la vidance sidérale de sa cavité crânienne.

13h37
Penser à refuser le fadage Kathy du mercredi après midi. Ça m’file une de ces envies de chocolat, dans le genre irrésistible et quantitativement inavouable. Même si je pense très fort à la pustulette du lendemain.

16h18
Coup de fil de Fesses Bondissantes ! Yes ! Yes ! Et triplechambouletout ! Rendez-vous surprise dans 12 minutes en bas de chez moi !

16h19
Je le dis tel quel. S’il me refait le coup du léchage de lobe, s’en est fini de notre belle idylle *.

16h23
S’il me refait le coup du mordillement de lobe, je me l’épouse dans la seconde.

16h25
Je ferai mieux de m’habiller, parce qu’en survet’ Mickey vs Miney, il ne me fera rien du tout.

16h26
S’il met son jean fesse ultra rebondie, je le viole sur place publique !

16h29
Mini ou pantaille basse ?

16h30
Comment je fais pour me mettre à la bourre à chaque fois que je suis impatiente d’y être ?
(Brillant à lèvres ou pas brillant à lèvre ?)

17h10
Il a fait le coup du léchage de lobe. De toute son ENORME langue. C’est vraiment, vraiment dégueulasse.
J’ai dit : « Très cher Fesses Bondissantes, je suis sincèrement navrationée de t’annoncer que le temps du renouveau est arrivé. Notre belle idylle s’arrête où commence le lèche-lobe. Mais rassure-toi, c’est signe qu’un grand avenir t’attend chez les récure-antennes-satellites ! »
Et je suis partie.
Coup d’oeil par la fenêtre. MOUAH HA HA ! La tête du gars ! Il est encore dans la position où je l’ai laissé ! Sacré le grand pétrifiable !

17h57
Coup de fil à Kathy.
J’ai dit : Dis voir... Et il dit quoi tarot, sur ce renouveau après la mort ?
Pas rancunière (lire : un rien cruche), elle a dit : Attends. Je vais le chercher...
J’ai attendu... Patiemment... Cinq bonnes minutes.
J’ai dit : T’es allée le pondre ou quoi ?
Elle a dit : Non j’ai été chercher un truc à toi pour pouvoir tirer une carte à ta place.
J’ai dit : Quoi ? Qu’est-ce que j’ai oublié ?
Elle a dit : Heu... Ton slip...
J’ai hurlé : Beah ! Lâche ça tout de suite !
Elle a dit : Ben t’avais qu’à oublier autre chose aussi. Te bile, j’ai mis mes gants.
Tarot a dit : Cette lame est capable de transformer, de créer, de faire apparaître ce qu’elle désire. Elle possède les outils et les qualités requises. En ce moment, donc, ce pouvoir est entre vos mains. Succès assuré !
J’ai dit : Ah oué... Il raconte pas que des conneries ton tarot...
Et j’ai raccroché. J’étais pressée d’être dans mon antre. Un petit expulsage de joie s’imposait de soi.

18h11
Nom d’un mille-pattes en ski ! Nom de nom d’un scarabée bêlant ! A moi le Craquos ! Cette fois, je l’aurai ! Triplegalipette et sautelit ! J’ai les outils et les qualités requises ! Yes ! Yes ! Yes !

18h27
Ben quoi... Puisque c’est tarot qui le dit...

* en français dans le texte


[Ailleurs si j'y suis]

Appel à trouvailles !


Note :



Ne pas éteindre. Préserver, protéger, accumuler les petites lumières.

L'homme invisible

C’est d’abord, le patriotisme qui a perdu tout son sens, l’amitié qui est devenue une utopie, la collectivité individualiste.
On s’est ensuite évertué à m’expliquer que, malgré mes calculs exacts, ma méthode n’avait rien de méthodique, que selon les systèmes, deux et deux ne font pas toujours quatre, les triangles ne sont pas des triangles.
Pour conclure, on a choisi de me démontrer par a+b (quel que soit le système), que rien n’est vrai, puisque tout est subjectif.
Petit à petit, à force de chercher les vérités vraies, calculer avec méthode, individualiser, mon langage est devenu incompréhensible pour les autres.
En fin, j’ai cessé d’exister.

[Ailleurs si j'y suis]

samedi, mai 08, 2004

jeudi, mai 06, 2004

Pfiouuu...

On ne fait vraiment pas grand chose de la pauvreté...
(ça a fini comme ça, devant la résolution du gadget à 60€)
(60€!!!)
(60€ pour une mpf pareille!!!)

La la la la laaa la laaa...

Issue

Yesss yesss yesss !

Et triplegalipette!
(ça a commencé comme ça, dans ma boîtàlettres)

mercredi, mai 05, 2004

L'ermite

Il m’est arrivé de sortir de chez moi. Quand j’étais petit, j’étais bien obligé. Et même plus grand. Tant qu’il y a l’obligation scolaire, il y a obligation à la sociabilité. Ça m’a si bien pesé, que je n’en ai profité que pour me construire une vie d’ermite. Tout de même, j’aimais marcher dans les forêts. L’air frais était agréable. La lumière du soleil à travers les feuillages rassurante. Mon imaginaire appréciait. Beaucoup. Un mouvement fugace repéré du coin de l’oeil, et toute une bande de personnages se formait aussi tôt. Un indien tombé du ciel comme une bouteille de coca. Perdu. Incompréhensible. Mais partageur. Nous pouvions manger les fraises des bois ensemble. C’est lui qui m’a appris à faire des flèches et des sifflets en bois. Un géant bourrin, grotesque, sacrément flippant, jouant d’un violoncelle minuscule dans ses mains. J’aimais l’écouter. Les animaux aussi. Nous nous regroupions à distance respectueuse, dans le plus grand silence, comme nous seuls savons le faire. Le géant n’en a jamais rien su. Une fée, que j’appelais Mimiminus pour l’embêter. Elle m’a appris le nom des fleurs. Quand elle ne boudait pas. Et Georges l’ours, et Raymond le papillon, et Tchik-Tchak le pygmée, et Alphonse le vieux chêne, et Mpf l’enfant sauvage, et, et, et...
Je ne vais plus dans les forêts. Ça déboise à tout va, de toutes manières, il n’y en a probablement plus dans les environs. Ou alors, des aménagées au pique-nique et autre jeu à mioche en plastique.
En fait, je ne vais plus. Tout court. Si ce n’est les quelques pas qui séparent ma cuisine de mes toilettes, et mes toilettes de mon bureau, je pourrais aussi bien être un arbre. Ou plutôt, un buisson. Depuis qu’Internet est capable de remplacer les bibliothèques, les librairies, les supermarchés, les centres des impôts, la poste, l’emploi, je n’ai plus aucune raison de mettre le nez dehors.
Je ne me souviens plus de la dernière fois où j’étais hors de ces quelques murs. Peut être il y a sept ans, quand cette fille (comment s’appelait-t-elle déjà ?) m’a emmené au cinéma. Elle y tenait. Je ne me souviens plus du film, mais je sais qu’il était censé me faire comprendre qu’elle couchait avec un autre.
A quoi bon voir des gens ? Seul, je ne m’ennuie jamais, je ne me fais jamais mal, je ne me cogne même plus les orteils dans les coins des meubles, je ne me vexe jamais, je ne suis jamais euphorique, je ne fais aucune concession, je suis libre. Oui. Je suis libre dans ces murs. Je peux écrire, jouer de la musique, lire, et surtout, surtout, apprécier la tranquillité, le calme. Il est vrai que j’ai la sensation de tout réécrire, rejouer, repeindre, depuis quelques temps. Mais ça passera. Sûrement. Je songe à sortir m’occuper de mon jardin une de ces quatre saisons. Histoire de varier les plaisirs créatifs. J’ai repéré de jolies idées sur www.monjardin.com... Les oiseaux, les papillons, les arbres commencent à me manquer.

Ça faisait si longtemps que personne n’avait sonné à ma porte que j’ai d’abord senti la panique m’envahir. Et puis, je me suis raisonné. C’était probablement une erreur. Il n’était donc pas nécessaire que j’aille ouvrir. Seulement, on a sonné encore. Et encore. Et encore.
- S’il vous plait ! Je sais que vous êtes là. Personne ne vous voit jamais, mais on sait bien que vous êtes là. S’il vous plait. Je suis votre plus proche voisin. J’ai besoin d’aide. Ouvrez-moi.
Et bien, mon plus proche voisin n’avait qu’à aller sonner à la porte du prochain voisin le plus proche. Je ne me suis pas fait oublié de tous pour qu’on me sorte de ma tanière d’une voix vieillarde au moindre souci.
- Monsieur... S’il vous plait... C’est mon petit fils. Il est grimpé sur votre toit. Aidez-moi à le descendre. Il est en danger.
Je n’avais plus le choix. Il fallait bien que j’ouvre. Je me sentais déjà si lourd, si fatigué... Les gens ne se rendent pas compte...
- Ah ! Merci... J’ai bien cru que vous n’ouvrirez jamais. Il est là haut. On devrait pouvoir l’aider en ouvrant simplement le velux, ne croyez-vous pas ?
- Par ici.
Vite. Nous sommes grimpés au grenier. J’ai attrapé le petit diable au vol. Il a bien failli se rompre le cou ce petit crétin. Et pourquoi ? J’vous l’donne en mil. Il voulait jeter quelques pétards dans ma cheminée, voir si ça ferait sortir l’ogre de sa tanière...
J’espérais m’en débarrasser au plus vite, mais le vieux n’avait pas l’air de vouloir décamper.
- Merci, monsieur. Vraiment, merci infiniment.
- C’est rien.
- Oh si. Ce petit monstre est ce que j’ai de plus précieux au monde. Vous savez, j’ai déjà perdu ma fille, mon seul enfant, si je le perdais, lui aussi, je crois bien que j’en mourrais de chagrin dans l’instant.
- Oui, oui.
- Je vais aller chercher un peu d’eau de vie, je tiens à vous remercier convenablement.
- Ne vous donnez pas cette peine.
- Si. Si, si. J’y tiens absolument. Sans vous, je ne sais pas comment j’aurais fait.
- Les pompiers sont très bons pour dépercher toutes sortes de petites bêtes.
- Je reviendrai demain, si vous le voulez bien.
- Non. Non. Sans façon. Ça ira, je vous remercie.
- Mais c’est que vous allez me vexer mon bon monsieur ! Je suis certain que ce n’est pas là votre intention. Alors, à demain ?
C’est ainsi, qu’il y a un mois, Vieux est entré dans mon quotidien. Aujourd’hui, je pense que j’aurais du mal à me passer de lui et de son eau de vie. Je me surprends même à attendre l’heure de sa visite avec impatience. Parfois, il m’emmène dans la forêt. Mon imaginaire apprécie. Beaucoup. Et mes instruments de musique aussi.

[Ailleurs si j'y suis]

La vieille tenancière

Il n’arrive que très rarement qu’un Français entre dans ma minable kafana. J’y sers d’ordinaire de vieux désabusés, au bide plein de ma kroushka, une eau de vie que je fabrique moi-même dans l’arrière boutique. J’ai trois poiriers dans mon jardin, qui ne m’ont encore jamais trahie. Il y a toujours eu assez de poires pour saouler tous les pauvres types de la Voïvodina. Eh oui, quoi qu’en dise le Grand Commandant, le nombre de pauvres types ici est bien trop restreint pour que notre plaine arrive à nourrir ne serait-ce que leur femme et leurs enfants. Alors l’Europe... Elle se débrouillera bien sans nous, la déesse. Elle ne se gêne pas, d’ailleurs...
Pardon. Je digresse. C’est l’habitude de voir toujours les mêmes têtes, entendre toujours les mêmes discours, les mêmes douleurs, les mêmes aigreurs... La vie, ici, tourne en rond, et ne sort de son circuit que pour les grandes occasions. La guerre, le plus souvent. Parfois, la famine. Ce genre de choses...
Il arrive, toute fois, qu’un Français s’égare dans le coin. Nous aimons ce genre d’événement. Cela nous procure le plaisir de croire que nous ne sommes pas tout à fait oubliés, que nous avons suffisamment à offrir pour intéresser la clientèle occidentale. Alors, nous nous montrons généreux, amicaux, riches. Bien plus généreux, amicaux et riches que nous ne nous offrons à nos enfants. La plus part du temps, nous n’arrivons qu’à effaroucher ces gens habitués à la réserve, ces gens qui masquent tout sentiment sous des tonnes de réflexion. S’ils sont seuls à rire, c’est qu’ils sont bons pour l’asile. S’ils ne sont pas seuls pour pleurer, c’est qu’ils sont trop faibles pour vivre.
J’dis ça en toute conscience de la généralisation que j’y mets. Mes compatriotes ne l’ont pas toujours, cette conscience. Mais c’est l’avantage des nés entre deux chaises, des nul part chez soi, des étrangers par essence. J’ai vécu en France, il y a bien longtemps de ça. J’aime plus que n’importe qui recevoir un Français ici. Je me sens un peu plus chez moi, en compagnie d’un étranger. Et je sais, mieux que n’importe qui ici, qu’il n’a pu que s’égarer, que jamais, son but ne sera cette plaine.
Or, d’égaré, celui-ci n’avait pas que les pas. Les gens perdus dans leur âme, sur leur chemin de vie, aiment s’asseoir dans un coin, cachés à tous, mais ayant l’oeil sur tout. Ils aiment observer. Voir les repères avant d’engager leur pas. Comme si, à chaque mètre parcouru, ils risquaient de trouver un gouffre. Et s’y engouffrer.
J’allai donc le dénicher dans son coin, pour prendre sa commande.
- Parlez-vous français ? English peut être ?
Le sourire ample, je m’asseyais en face de lui, pour lui souhaiter la bienvenue.
- Il faudra me raconter ton histoire, jeune homme. C’est le prix de toute consommation ici.
- Je suis...
- Minute, papillon ! Je te sers d’abord. Quand tu te seras débarrassé de toute la poussière que tu traînes sur les épaules, alors, tu me raconteras. Vraiment.
Quelques kroushké plus tard, mes tziganes commençaient à entrer dans les oreilles du gaillard. La kroushka aide à comprendre le violon et la guitare. Mais pas autant que la danse. Je bue avec lui, histoire de montrer l’exemple. Dès qu’il fut près à oublier ses bonnes manières, je lançai mon verre par-dessus l’épaule. Le tintement du verre brisé l’effraya une fraction de seconde, puis, se rappelant probablement de quelque histoire de vodka russe, il but le sien, cul sec, et le fracassa contre le mur derrière lui.
La mélodie entrait en lui. Insidieusement. Se rendait-il compte que son corps y répondait déjà ? C’était un sensible. Enterré sous des tonnes de convenances, mais trop faibles encore pour résister à ma kroushka. Je lui traduisais quelques mots, par ci par là. Il n’en fallait pas plus. Les paroles étaient toujours simples, ridiculement simples, le genre cardiodynamique. Elles ne s’adressent jamais à l’intellect. Toujours à l’émotion. Pour en jouer, pour l’amplifier, pour en tirer toute la puissance, et pour l’atténuer, au bout du compte.
- Et toi, toi tu es resté seul. Et personne ne saura jamais ce qui s’est passé... Je ne bois pas pour... un mot qui n’existe pas en français : « oublier la douleur que tu m’infliges », ou quelque chose d’approchant... Je bois pour survivre... Vin noir. Yeux noirs. Tout est noir au tour de moi... Ici, le vin rouge est noir, oui... Un marin peut s’échouer sans son navire, mais dans un champ, sans mer, quelle scoumoune... Cette nuit, mon coeur souffre, cette nuit, mon âme est douloureuse... Mais je m’en fiche. Ce ne sont que des gouttes de temps... Ah non. Celle-là, je ne peux rien t’en dire. Je n’y comprends rien de plus que toi. Pourtant, c’est celle que je préfère. Ecoute... Ecoute...
L’y voilà. Debout. Les yeux fermés. Les bras grand ouverts, comme pour embrasser l’orchestre tzigane entier, l’y voilà comme né ici, chez lui, dansant avec le violon, ne sachant plus trop qui mène l’autre, grimpant sur la table, crachant sur un billet, le collant au front de l’accordéoniste, cassant des verres en rythme, expulsant toutes ses émotions, hors de lui, dansant avec, comme si c’était la plus jolie, la plus sensuelle des jeunes filles, secouant enfin toute la poussière de ses épaules, la contemplant dans les lumières, dansante, elle aussi, jusqu’à ce qu’elle retombe à terre, se laissant piétiner. Le violoniste joua cette mélodie, inépuisable, jusqu’à épuisement du jeune Français. Il s’écroula sur la première chaise, me héla pour une dernière kroushka, et lorsqu’il l’eut vidé cul sec, raconta...
- Asseyez vous... Asseyez vous... Que je vous paye mon ardoise.
Ce que je fis. Les yeux dans ses yeux. Sachant déjà qu’il ne dirait que l’essentiel. Et que je devrais me passer de détail.
- Je suis né marin. Je navigue à vue dans les eaux troubles. Mais je n’ai jamais vu ni navire, ni mer, ni océan, ni même, ruisseau. Je suis le paysan et le citadin, un gars qui ne vient pas de la campagne, qui ne vient pas de la ville... Que serait le capitaine Crochet sans sa mer ? Que serait le commandant Cousteau sans son océan ? Que serait un paysan sans son champ, et le citadin sans ses lieux de culture ? Ce que je suis. Un homme enivré de liberté, ne sachant bien qu’en faire, mais heureux de ce pouvoir, de cet absence d’attache, un homme d’ici et d’ailleurs, nulle part, et partout chez soi. Comme un nouveau né qui aurait le choix. Tous les choix. Y compris celui d’avoir un passé. Ou de vivre cet instant avec vous, si loin de tout ce que j’ai connu. Ou de m’en aller, maintenant, sans même l’impression d’une dette, sachant ce qui m’a été donné, et sachant ce que j’ai donné. M’en aller, ou le vent me portera, ou bon me semblera.
Alors, il s’en alla.
Depuis, j’attends. J’ai la barque. J’ai les voiles. J’ai les rames. J’ai les provisions. Ne manque plus qu’un courant favorable sur cette mer séchée depuis bien assez longtemps pour que seuls les livres d’Histoire s’en souviennent. Je suis née là, bleue marine, entre les champs et la grande ville. Qu’importent mes vieux os. Le jeune Français sait ce qu’il a donné. Et moi, maintenant, je sais que je prendrai la prochaine vague. Plus rien ne me retient ici. Mes hommes m’ont abandonnée pour une guerre sans idéaux. Je suis prête. J’attends.

[Ailleurs si j'y suis]

Oyez braves gens

Puisque la vie s’endort, puisque le boulot reprend toutes les plages horaires, puisque donc, aucune aventure palpitante n’est à narrer ici, et tant que ça durera, j’irai dans la peau des autres, voir si j’y suis. Toute ressemblance avec l’auteur de ce blog serait fortuite, bien qu'inévitable et souhaitée.

mardi, mai 04, 2004

Ben voilà. Ce que j'disais...

« J’y suis allé. A la première écoute ça sonne pas mal. Laisse-moi quelques jours pour écouter mieux et voir ce que je peux en faire. » Signé l’ami d’enfance.
Reste l'espoir que ça lui donne vraiment envie de bosser.

dimanche, mai 02, 2004

Passer le temps

Faire passer le temps. Se recroqueviller. S'encoquiller. Protéger la force. Ne rien faire. Ne pas bouger. Observer le plus profond silence. Ecouter les bruits de la ville. S'endormir, peut être. Tout passe. Avec le temps. Laisser passer. Il suffit que le temps passe. C'est rien. C'est rien, tout ça. Chut... Chhhut...

Après on va oser m'traîter de triste la vision des choses...

"Visit Length 191 minutes and 11 seconds
Page Views 37 "

J'aime bien la compagnie. Sont drôles, ces Moules... Des jours que j'me marre!

Les signes imprimés

Croyez-vous qu'on puisse choisir nos lectures au hasard ?
J'ai un rapport très boulimicoanorexique aux livres. Impossible de m'y plonger depuis quelques mois. Mais il y a deux ou trois jours, l'envie a commencé à grimper le long de ma moelle épinière... Pas encore la capacité à m'y oublier. Plus qu'à grappiller... Ben quoi.. On a le droit... J'ai choisi du Pennac. Oui, mais lequel ? Plouf, plouf : Enne denne dinou sava raka tinou savaraka tika taka élème bélème bouf trif traf trouf ça sera... La petite marchande de prose.
Dès la page 35, le signe qui me parle, à moi, directement, entre deux yeux, le papier jauni et l'encre :
"C'est vrai non d'un chien. Je n'avais pensé qu'à ça toute la journée. "Demain, Clara épouse Clarence." Clara et Clarence... tête de la reine Zabo si elle avait trouvé ça dans un manuscrit ! Clara et Clarence ! Même la collection Harlequin n'oserait pas un cliché pareil. Mais, outre le ridicule de la chose, c'était la chose elle-même qui me tuait. Clara se mariait. Clara quittait la maison. Clara ma petite chérie, mon duvet d'âme, s'en allait."
Clara et Clarence... Leur prénom pour seule similitude. Clara, 19 ans, toutes ses joues roses, Clarence 58 ans, tous ses cheveux blancs, à défaut de dents. Clara et Clarence, à l'opposé de la vie, unis par la Grâce. Une histoire qui finit mal. Très mal. Pauvre, pauvre Clara...
Non. Qu'on ne vienne pas me dire qu'on choisit au hasard. Il y a toujours les mots que nous avons besoin de lire dans ce que nous lisons. Ou alors, le hasard est vraiment un conteur.

Qué trac... Mamma mia...

Toujours pas de nouvelle de l'ami d'enfance... Pour sûr, il va m'la faire... Il va m'les couper... Pour sûr...

samedi, mai 01, 2004

Moi pas peur. Moi aventurière. [(très) private joke]

(Les lignes sans horloge double sont les miennes, sauf quelques une vers la fin, les autres, allez savoir...)

21:40:52 - heu...
21:41:21 - ahum...
21:41:38 - 21:40:52 effe
21:42:10 - qu'est ce que j'fais là moi...
21:42:33 - si au moins j'savais où j'suis...
21:42:48 - en fait...
21:43:34 - je cherchais la signification de l'expression "moule de bouchot"
21:43:42 - 21:42:33 qui es tu, quelle est ta quête et quelle est ta couleur préférée ?
21:43:55 - et me v'là là
21:44:17 - j'aime le rouge
21:44:33 - je crois que je me suis perdue
21:44:47 - et toi?
21:45:24 - 21:44:17 --> [] il fallait répondre jaune
21:45:26 - 21:43:34 hmmm et pourquoi cette question ? 21:44:47 j'aime bien le rouge aussi
21:45:53 - 21:45:24 ah nan, le jone sai mauche
21:46:26 - (quoi que le bleu nuit...)
21:47:07 - (même l'arc-en-ciel, notez...)
21:47:27 - (si j'ai bien compris vous êtes plusieurs)
21:47:52 - 21:45:53 et il est quelle couleur ton émoticon préféré ? [:hello]
21:48:01 - (dont personne susceptible de me traduire "moule de bouchot")
21:48:46 - j'aime pas les cons trop émotifs
21:48:53 - 21:48:01 bouchot's mussel ?
21:49:10 - 21:47:27 oui voilà, tu dois pouvoir nous distinguer en passant ta souris sur les horloges à gauche (enfin, sous ie, chépa)
21:49:19 - (aile oh)
21:49:56 - heu... non
21:49:59 - 21:48:01 ah si, nous sommes capables, nous en sommes en quelque sorte. mais pourquoi une telle question ?
21:50:07 - je ne suis pas cap'
21:50:56 - c'est dommage parce que celui qui me donne ce que je cherche gagne un super prix
21:51:15 - une curiosité due au hasard
21:51:58 - et à l'ennui, faut avouer ce qui est
21:52:24 - mais voilà... plus je cherche...
21:52:41 - et plus je tombe sur des trucs mystérieux
21:53:01 - y'a plein de mots que je comprends hein
21:53:09 - et même des phrases
21:53:20 - 21:52:24 en fait, c'est ptet préférable que tu ne saches pas :o
21:53:28 - mais le tout assemblé...
21:53:46 - donne l'impression d'avoir frnachi les murailles dimensionelles
21:54:13 - je me doutais un peu qu'il y a de ça oui
21:54:28 - qui sait où la suite de la recherche me mènera...
21:55:55 - est-ce que je gène un papotin important?
21:56:39 - ou même quelconque?
21:56:40 - 21:54:28 en fait ici tu es sur un bouchot (il en existe plusieurs) peuplé de moules (tu pourrais en devenir une, qui sait ;)
21:57:39 - ça dépend. s'il faut causer le w3c ou quoi, ça m'étonnerait
21:58:02 - et ça sert à quoi et à quel genre de personne, un bouchot plein de moules?
21:59:46 - (c'est lent, ou multitâche, une moule?)
21:59:52 - 21:58:02 ça sert à rien et à personne en particulier, c'est juste pour discuter. après y a toute une histoire des bouchots, mais ça ne s'apprend pas en 5 minutes
22:01:10 - (non parce qu'avec toutes les questions que j'ai stockées, j'y suis encoredans cinq ans, dans l'bouchon)
22:02:26 - ah... c'est pas résumable?
22:04:01 - 22:01:10 [url] charles aussi avait plein de questions, il a pas eu le temps de toutes les stocker :(
22:05:20 - 22:04:01 il ne le saura jamais [url]
22:05:28 - et heu... ça dérange quis que ce soit si j'publie ce truc sur mon blog?
22:05:36 - 21:59:46 lent, ça dépend. multitache, oui, ça explique les temps de latence. hint: clique sur l'horloge pour répondre à un post
22:06:06 - Mais ? Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? C'est plus un bouchot de Bisounours issite ?
22:06:15 - 22:05:28 ah nan au contraire. tu es la blogueuse qui a découvert jihaire ?
22:06:39 - ah tiens faut que j'écrive pour pouvoir lire...
22:07:20 - qui que soit l'envoyeur d'url, c'est un drôle hein?
22:07:50 - c'est qui jihaire?
22:08:04 - un qu'a la mèche à hitler?
22:08:38 - 22:08:04 Ahem.
22:08:46 - 22:07:50 un chanteur qui mérite d'être connu. c'est quoi l'url de ton blog ?
22:09:47 - 22:08:46 trolleur
22:11:07 - voilà ça recommence... les mystère...
22:12:47 - heu... y'a rien de bien intéressant là bas. c'est [url]
22:13:35 - 22:11:07 tu es dans le monde des petites horloges, petit scrabée
22:13:48 - 22:11:07 Bien, allons-y doucement. D'abord, les horloges pour répondre, c'est mieux (essaie de cliquer dessus pour voir). Ensuite, lire [url] (c'est trai trai trai vieux, mais l'idée est là).
22:14:44 - 22:13:48 : ah oué...
22:15:08 - et ?
22:15:20 - il s'passe rien de bien notable...
22:15:37 - 22:15:08 ben nous on a des outils de décideurs pressés, alors on voit quand on nous répond
22:16:35 - oué bon. ça a l'air passionnant mais pas très résumé
22:17:09 - 22:15:20 Très exactement. C'est là tout l'intérêt.
22:17:24 - la faq hein
22:17:50 - 22:17:09 : c'est sur ton horloge que je dois cliquer?
22:18:51 - 22:17:50 Voilà. Comme j'utilise un outil de décideur pressé pour lire cette page, ça fait *ding* quand tu me réponds et ça met ton message d'une couleur particulière.
22:19:38 - 22:18:44 Moi aussi j'ai beaucoup de tribunes configurées dans mon wmcoincoin, mais je les affiche pas toutes en même temps. [:totoz]
22:19:53 - 22:12:47 mais si c'est intéressant, on peut envoyer des commentaires... /o
22:20:15 - ah oui... j'vois pas les choses aussi clairement d'ici. j'dois être une décideuse pas pressée
22:20:32 - ou une pas décideuse pressée
22:21:22 - parce qu'en fait, je trouve pas votre machin bien pratique
22:21:31 - 22:19:38 ah mais c'est indispensable si on veut voir les revenants revenir (comme alex14 à l'instant même)
22:21:44 - 22:19:53 Au fait, toi, t'avais disparu où pendant tout ce temps ? (non, pas là où je pense, non) 22:20:15 Ah mais ça demane un peu d'expérience. Moi, J'ai plus de 3 ans d'expérience par exemple.
22:21:49 - 22:18:51 : pardon, j'oubliais...
22:22:05 - 22:21:22 tu as vu les softs que tu utilises aussi ? Utilise des vrais trucs, tu verras que c'est plus drole.
22:22:20 - 22:21:44 : tié bien courageux...
22:23:18 - 22:21:44 ben recherche de boulot, ça a pris plus de temps que prévu, mais j'avais tout préparé pour déloger vite fait, et maintenant je suis installé avec une freebox et des bouquins sur perl ;)
22:23:48 - 22:21:44 : et pas moi. merci à quiconque m'ayant aidé à trouver ce que je cherchais
22:24:01 - 22:22:20 C'est pour ça qu'on m'aime.
22:24:08 - (oui c'était le superprix)
22:24:34 - belle soirée à vous!
22:24:42 - 22:23:18 \o/
22:25:14 - 22:24:34 merci, à toi aussi
22:25:23 - 22:24:42 \o/ ouéééééééééééééé
22:25:38 - \o/ toi même rir

Et voilà. Un grand mystère dévoilé. Les moules de tribioune et les moules de bouchot, c'est du pareil au même, mais pas les moules de Prisunic. Parce que les premières et les secondes s'accrochent à leur ordinateur, alors que les tierces s'accrochent à votre bidon.
Finalement, d'une certaine façon, je suis bien moulée, moi aussi.
Tout ça pour ça...

P.S. En fait, les présents se sont listés ---> ici (si ça peut aider... rir)

Pour ceux qui ont suivi... Que ma joie vous gagne !

Yesss !

"Vous venez de passer la commande suivante :
Nature de l'article : Appareil photo
Etat de l'article : Comme Neuf
Prix de l'article : 60,00 euros
Commentaire du vendeur :
Livré dans sa boîte d'origine avec notice, étuit de rangement, socle amovible, cable USB, 4 logiciels : Photo fantasy, Photo impression, Photo montage, Video impression. Vente car double emploi (gagné à une loterie). Stockage jusqu'à 190 photos,écran LCD..."

A moins de padebolisme sévère, je l'ai enfin ! Plus que quelques jours de patience... Bon. Le matos sera ce qu'il sera. On a les moyens qu'on peut, hein ? Mais... YESSSSS !!!

Le syndrome Adam et Eve

En cette époque de valse des amants (une, deux, trois, au suivant !) comment pourrait-on encore se flatter l’orgueil en se croyant unique ?
J’ai l’orgueil immense. Etouffant. Quiconque ayant partagé mon intimité, ne serait-ce qu’une fois, n’a le droit à aucune autre, ni au passé, ni au présent, ni au futur, s’il ne souhaite pas me serrer la gorge. Rapport aux comparaisons, à la concurrence, à la confiance en soi, j’imagine...
Or, quiconque a de bonnes raisons de s’en tamponner le corbillard. Je ne me gêne pas davantage à jouer les vierges perpétuelles. La vie est ainsi faite. Le paradis s’est perdu. On s’en reconstruit une illusion comme on peut. C’est pourquoi, je reste dans l’incapacité de vivre une amitié après avoir vécu une intimité, et vice et versa. C’est pourquoi un amant du passé, ne franchit jamais la muraille de notre présent.
Que leur vie soit belle, qu’ils se musent bien. Pourvue que je n’en sache rien.

OYEZ, OYEZ, GENS !

"J'étais là et je lisais en secret, mais chut faut pas le dire :)) .. jsuis timide
L émerveillée "

J'adore les timides :o)

Un viol, deux viols, trois viols, ça use les roubignoles...

J’ai un ami d’enfance. Il habitait au premier étage de notre immeuble, et moi au troisième. Lorsque nous nous sommes rencontrés, nous avions deux ans. Autant dire qu’aucun de nous ne s’en souvient. Mais un gros tas de photos peut le prouver. C’est un peu comme un frère, dont le frère est aussi un peu comme un frère pour mon frère.
Nous faisions tout ensemble, tous les quatre. J’étais un peu exclue des jeux de garçons, mais ils faisaient tout de même l’effort de m’impliquer d’une façon ou d’une autre. Je pouvais faire gardien de but, par exemple. J’avais beau avoir envie de courir après la ba-balle moi aussi, c’était hors de question. Une fille ne joue pas au foot. Déjà au but, c’était une honte. Les copains rechignaient. Les parties étaient moins palpitantes. J’ai fini par laisser tomber. Je suis devenue la grande oreille.
A l’entrée en sixième, nous avions une nouvelle matière : la musique. J’ai souhaité m’inscrire à la chorale. La prof, sous sa tonne de maquillage vulgaire, a dit : « Mais ma grande c’est hors de question ! Tu ne sais pas chanter, tu as une voix casse-oreilles, tu ne chanteras jamais juste ! » Oui, en Yougos, il faut savoir chanter avant d’apprendre.
Je n’étais pas d’accord. J’ai été voir mon ami d’enfance. Qu’il me dise si c’est vrai que j’ai une sale voix et que je n’y arriverai jamais.
« Ok c’est bon arrête... Heu... Tu tortures bien quand même... »
Puis, sa maman a montré à ses copains une photo de nous deux. On avait trois ans au plus, et les parents s’amusaient à nous demander des bisous sur la bouche. Comme ça les faisait rigoler, on le faisait avec un plaisir évidant.
Depuis, nous nous sommes éloignés. Mais voilà... Frères une fois, frères toujours. J’ai parfois souhaité que lui aussi m’oublie. Qu’il cesse de m’appeler à chaque anniversaire, à chaque nouvel an. J’aurais pu dire alors que plus rien ne m’attache à ce fichu pays, que je n’ai plus personne à y voir, et l’oublier. Mais voilà... Il reste mon ami d’enfance. J’ai beau ne jamais l’appeler, ne jamais lui écrire, il ne se vexe pas. « Je garde le contact avec la Diaspora » qu’il fait, en rigolant. Il rigole tout le temps. Il fait rigoler tout le temps. Il a tout le temps une nouvelle blague en réserve. Et moi, j’ai oublié de parler. Je ne sais jamais rien lui dire. C’est un effort de lui parler. En plus, je n’ai pas la mémoire des blagues. Ça sort aussi vite que c’est rentré, par le rire.
Ce matin, 9h17 pétantes :
Lui : C’est toujours un calvaire pour te joindre toi hein... Joyeux anniversaire !
Et oui je sais et merci et papotipapota. Puis...
Moi : J’ai mis des chansons sur le net, faut que tu ailles écouter.
Lui : Ok, je verrai ce que je peux mettre comme zik dessus. C’est juste des textes, c’est ça ?
Moi : Heu... Non... Y’a tout...
Lui : Aha... Mais c’est enregistré en studio ? Ou c’est juste toi, avec un micro ?
Moi : Heu... Non c’est juste comme ça, des brouillons...
Lui (ah bon ben si ce n’est que ça...) : Ah oué. Bon. J’irais voir ça ce soir.
Et voilà. Le trac de toujours. Celui qui m’a torturé pour deux chansons en face de deux cents personnes tant et si bien, que plus jamais, jamais, jamais je ne retenterai l’expérience. Pourquoi j’ai été lui dire ça, moi ?! Pourquoi j’me viole comme ça ? Il va me coller la réalité en face encore. Il va m’dire ce qui est. C’est nul ma grande. C’est bien, t’as bien fait joujou, mais de là à mettre ça sur le net... Moué. Enfin bon. Y’a du boulot. C’est tout à refaire. Je peux te refaire les grattes et les rythmes. Et puis faudrait mettre quelqu’un d’autre à la voix aussi.
Il va le faire. Il va m’couper les roubignoles. Et je vais encore avoir besoin de 15 ans pour m’en remettre.
Qué trac... Qué angoisse...