dimanche, mars 28, 2004

Ne pas dénigrer le droit à l’innocence ni le droit d’envoyer paître ailleurs

Le gars (par derrière) : Mademoiselle ? Mademoiselle ?
Moi (ne me retourne jamais quand le diable siffle par derrière, mais choisissant mine de rien de traverser la rue à ce moment, et regarder en sa direction) : ...
Le gars : Vous z’avez une cigarette ?
Moi (regarde dans le paquet) : Heu... Ah non. Ne reste plus que la dernière.
Le gars : Et vous ne pouvez pas me donner la dernière ?
Moi (mais d’où il sort çuilà ?!) : Ah ben non. Ça s’donne pas, la dernière.
Le gars : Ah bon... Et on peut faire le chemin ensemble ?
Moi (évaluant le rapport supportablilité / distance) : Heu...
Le gars : Je m’appelle Sirak.
Moi : Aha... Et ça vient d’où ?
Le gars : Ben Sirak quoi. Y’a Unrak, Deurak, Troirak, et puis y’a moi. Sirak.
Moi : Ah. Et ça vient d’où ?
Le gars : Du Congo.
Moi : Aha... Et vous y avez vécu ?
Le gars : Jusqu’à seize ans.
Moi : Ah. Et comment va la vie là bas ?
Le gars : Ça fait sept ans que je suis là.
Moi (presque arrivée au croisement des chemins) : Aha.
Le gars : Vous êtes mariée ?
Moi (ahum...) : Heu... Non ?
Le gars : Fiancée ?
Moi (mamma mia...) : Heu... Non ?
Le gars (sourire cannibale) : On peut s’appeler pour se dire bonjour ?
Moi (Sacré Neptune, protège-moi...) : J’ai un amoureux.
Le gars : Aha. Un amoureux... On peut se voir pour se dire bonjour ?
Moi (Neptune, tu déconnes...) : Non.
Le gars : Pourquoi ?
Moi : Non.
Le gars : C’est méchant ça, madame. Je me sens mal.
Moi : Ça arrive.
Le gars : J’vous donne mon numéro.
Moi : Je n’vous appellerai pas.
Le gars : Mais si, vous allez m’appeler.
Moi (?!) : Non.
Le gars : C’est le 06 50...
Moi : Nts nts nts...
Le gars (sors son attirail) : Je vous le note.
Moi (tourne les talons) : Non.
Le gars : Attendez... Madame...
Moi (coup d’sourd) : ... (et muet.)

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