samedi, janvier 06, 2007

Dieu le Padré

On a parlé de moi à son psy. Le psy a diagnostiqué.

- Elle s’est psychanalysée toute seule, votre sœur.

S’il est possible de le faire, s’il est vrai que je le fasse, je n’ai pas tout à fait terminé. Et j’en suis à un moment crucial.

Je n’avais pas spécialement envie de rencontrer cet homme. J’avais le silence d’un autre dans le cœur et la visite de l’Ours à venir. Il a insisté. J’ai dit d’accord, à condition qu’on joue au beau. On a joué au beau. J’ai eu ce qu’il est convenu d’appeler un coup de foudre. Il a eu ce qu’il faut bien appeler un coup de marre. L’histoire d’un week-end. Rien de bien méchant. Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que je suis si secouée ?

L’autre soir, Padré m’agressait avec ses histoires d’ANPE. Ca changeait des histoires de kbs/s. Mais je n’étais pas d’humeur. Padré ne s’est jamais intéressé à ce que je fais, à ce que je souhaite, à ce que je ressens. Je sais qu’il m’aime, dans l’abstrait, mais concrètement, il ne sait même pas quel âge j’ai, ni quand je suis née.

Je n’étais pas d’humeur. Je voulais dormir. Avaler trois bouchers de n’importe quoi et dormir. J’avais cet homme en tête, je devais le déchirer hors de moi. Je n’étais pas d’humeur. Je ne l’ai pas caché.

Mais Padré ne voit jamais rien que ce qu’il veut bien voir. En l’occurrence, ses soucis d’ANPE. Et quand quelque chose l’énerve, vous avez beau n’avoir rien à voir avec l’histoire, rien qu’en vous la racontant, il vous gueule dessus. Je n’étais pas d’humeur.

- Je t’ai dit qu’il ne sert à rien de s’énerver, ils ne sont pas là pour t’aider, si tu leur gueules dessus, t’obtiendras rien, mieux vaut rester simplement ferme et décidé.

Et le v’là reparti trois tons plus haut…

Je l’ai envoyé chier.

- J’te demande pas tes conseils ! qu’il me fait.

Ca… Je viens de passer par son histoire. J’ai mis six mois à la résoudre. Mais j’m’attendais pas à ce qu’il me demande conseil. Je ne suis jamais qu’une fille. Sa fille. Forcément en dessous. En sachant forcément moins.

Sept tons plus hauts, sa fille que je suis, a pris exemple sur son père qu’il est. Les yeux immenses, hors de la tête, la voix à faire trembler le mont Everest. Indignation du père face à sa propre image version X/X, sans le Y, mais tout comme avec.

- Me gueule pas dessus ! qu’il me gueule dessus.
- Je gueule pas, gueule-je à mon tour, je parle plus fort que toi pour me faire entendre, t’entends jamais rien, t’écoutes jamais rien, tu te fous toujours de moi, alors tiens, je te le rends bien !

Et vlan, et zou. Le cœur en folie…

Et j’ai compris. C’était un coup de foudre, par la grande faute de Dieu le Padré. Si je craque pour les vieux machos incapables de se faire cuir un œuf, totalement hermétiques et butés, insensibles à mes désirs, aveugles à mes douleurs, tout juste capables d’en promettre à la Lune, si je me cogne si fort, si je tombe si bien, c’est sa faute, sa grande faute à lui, dieu le Padré.

Amen.

Sans le vouloir, sans même le souhaiter, il m'a abonnée à perpét' aux amours sans réciproque.

Maintenant, je ne sais pas encore comment, mais je sais où me désabonner. C'est une année 1. Rigolez. Vous verrez. Tout recommencera. En bien mieux. Je trouverai.

Hallelujah.

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