Un gars : Qu’est-ce qu’une belle histoire ?
D’amour, s’entend. La question du siècle… Je ne sais plus ce que j’y avais répondu, mais c’était idiot, j’étais exaspérée de retomber dans les remous d’un autre.
Réfléchir. Ecrire les choses. Y mettre un peu d’ordre. C’est vrai après tout. Vouloir sans savoir est une prise de risque inconsidérée.
Une belle histoire a deux personnages principaux. Différents, souvent, mais égaux en tous points. Ils n’ont pas besoin l’un de l’autre. Ils s’aiment. C’est très différent. Ils apprécient de partager ce qu’ils ont à partager, de découvrir ce qu’ils ont à découvrir, de créer ce qu’ils ont envie de créer, ensemble et chacun pour soi. Je suis. Mais tu es. Et nous sommes.
Une belle histoire ne commence pas sans réciprocité, le principe des vases communicants s’y prête davantage, même lorsque le besoin d’avancer à deux vitesses se fait sentir.
Une belle histoire n’emprisonne pas. Les deux personnages se laissent la liberté de suivre une route commune et, ou, chacun une route différente. Ils s’encouragent, s’enthousiasment du chemin parcouru par l’autre. Lorsqu’ils ne sont pas d’accord, ils n’imposent pas leur point de vue, ils l’expliquent, ils s’assurent d’être bien compris, mais laissent le droit au libre arbitre et s’interdisent les « Tu vois, j’t’avais bien dis pourtant, t’as pas voulu m’écouter, ben voilà, maintenant, démerde-toi seul(e) j’m’en lave les mains. »
Une belle histoire ne nourrit pas de rancune. Le choix des mots dits est essentiel. La sincérité un dû, sans obligation de tout dire. Le silence et la solitude, un droit vital, mais délicat. Un droit dont on use avec précaution. Les raisons d’un silence doivent être connues des deux personnages. Une belle histoire nourrit la confiance, en l’autre et en soi.
Une belle histoire est un double désir qui ne s’assouvit pas, ni dans la présence, ni dans l’acte sexuel. Un désir qui ne demande d’ailleurs pas à être assouvi, qui ne s’en frustre pas. Un moteur. Une source d’énergie. D’imagination. Le désir constant et increvable d’un bien-être et de plaisirs partagés. Quelle que soit la souffrance de l’un, elle n’est jamais imposée ou imputée à l’autre. Elle fait partie de la route de chacun. Elle ne se partage pas. Lorsqu’elle demande un combat commun, ce combat fait partie du désir.
Une belle histoire a une fin. Elle ne se termine pas toujours par la mort des deux protagonistes. L’inégalité peut alors surgir. Et en ce cas, elle ne se finit jamais sur les mots de chantage et les déchirements, les deux personnages sont libres de partir sans culpabilité, puisqu'ils ne considèrent pas leur séparation comme un crime de lèse majesté.
Quand bien même une telle histoire serait humainement utopique, le double désir d’y tendre, les efforts communs accomplis pour s’en approcher suffisent au beau.
Moi : Repose voir ta question.
Le gars : Qu’est-ce qu’une belle histoire ?
Moi : Vu d’ici et maintenant, c’est une histoire de partage, d’enthousiasme, d’énergie, de motivation, de confiance en l’autre et en soi, c’est, à chaque instant, s’évertuer à offrir le meilleur de soi-même et améliorer le pire. Une histoire de bienveillance, d’altruisme et… d’amour.
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