jeudi, mai 26, 2011

Ouahahahooooow !

C'est terrible un imaginaire qui turbine avec le moteur de la peur. V'là les scenarii catastrophes... Or, ces temps-ci, j'me suis bien laissée avoir encore. Ah, il en faut des expériences pour apprendre une leçon, une seule...

Voilà comment le Grand Hasard m'a arrangé l'affaire de la surprise à ce jour et comment mon imaginaire a été rebalancé sur la turbine de la joie :

Mardi matin, j'suis au téléphone avec mon premier client pour le conseil en orientation et réorientation complémentaire, alors j'peux pas répondre à l'appel du numéro que je connais pas. Il appelle deux fois, mais j'laisse passer. J'écoute le message, c'est l'entreprise en bas de Son bureau qu'a reçu ma surprise sans destinataire indiqué, y'a que l'adresse. J'suis sûre d'avoir mis Son nom et indiqué Son entreprise, je vérifie quand même sur la feuille de la poste, et j'ai la preuve, j'l'ai fait. Comment c'est possible, j'sais pas.

Il fallait indiquer un numéro de téléphone. J'ai commencé par inscrire Son portable, puis, j'ai barré, me disant qu'il en serait ptêt fâché, que je laisse son numéro à n'importe qui. Il m'avait appelé une fois du fixe de Son bureau, me disant de pas l'appeler là. J'avais aucune intention de m'en servir, mais je l'ai noté dans le portable histoire de le repérer dès fois qu'Il sonnerait encore de là, et claironner mon joyeux "Toi !" à la place d'un traditionnel "Oui allo bonjour". Alors j'ai mis ce numéro là, ça me semblait moins privé.

Quand j'ai rappelé le gars qui m'avait laissé le message de l'embrouille, c'était trop tard, le facteur avait repéré le numéro de l'entreprise et a appelé là pour délivrer ma surprise.

Hello la panique en joie ! Y'avait pas de mot dedans, alors si quelqu'un voulait savoir à qui c'était adressé, il pouvait aussi bien lancer la clé USB et profiter du spectacle sur la carte. Il aurait su au chapitre 4 à qui c'était destiné, mais pour sûr, à ce stade, il aurait eu envie de tout voir.

Je L'ai appelé pour le coup. J'étais toute en rigolade. Un rien désolée de l'éventuelle affiche, espérant qu'ils avaient l'humour à son bureau, mais j'me marrais franchement. Il a pas répondu. J'y ai laissé un message qui s'terminait par un "Débrouille-toi !" Et puis vers midi, un mail, juste comme ça, parce que je pensais qu'à ce qu'il en adviendrait, et n'arrivait pas bien à me concentrer sur autre chose.

Et puis Il m'a appelée. Trois minutes. Il a dit qu'il me rappellerait tranquille au soir, et deux jours plus tard c'est toujours pas fait. Tout Lui. Mais ça a suffit pour me faire réaliser tous les mensonges que mes peurs m'inventent, et ce gouffre que c'est, pour elles, cette part de Lui.

Ce n'est que deux mots, répétés deux fois, et un ton, qui m'ont sortie du piège. Il n'était pas fâché. Il a eu le temps de me dire qu'il courrait partout depuis quatre jours. Comme d'hab. C'est L'Homme Qui Porte Le Monde. Normal. Et puis Il a dit "J'te rappelle ce soir tu pourras m'engueuler." Et j'y ai dit "Mais non c'est Toi qui va m'engueuler, prépare ton gourdin." Et Il a dit, Il a dit comme ça, "Sûrement pas. Sûrement pas..."

Et ces deux mots, ce ton, ça a suffit.

Je turbine sur la joie depuis. J'avais imaginé qu'il m'en voudrait. Qu'il me rejetterait. Et j'me suis pris sa gentillesse, sa tolérance en pleine poire. Ca fait du bien. Beaucoup de bien. C'est comme un pansement, un baume d'amour, pas l'amour amoureux comme on le vit de nos jours, un baume d'amour inconditionnel et universel. Un régal pour l'âme.

Ca fait longtemps que je sais, j'ai à apprendre à faire avec tout Son Lui. Y compris cette part qui est un gouffre à peurs. J'essaye, depuis longtemps. Parfois, j'ai cru y être arrivée. J'ai vraiment cru que je ne me laisserai plus avoir. Et voilà qu'une nouvelle fois, j'ai causé un mois de séparatisme sans me rendre compte que je m'y étais à nouveau engouffrée.

Peut être que cette fois... Peut être... J'espère.