mercredi, juin 08, 2011

...*gros soupir*...

Y'a un gros gros gros frein en moi. Comment j'fais pour le lever celui-là ? D'où il vient ? J'ai identifié les sensations qui vont avec. Mais il est lourd. Par moments, j'ai l'impression c'est parti, et puis vlan. Je veux rester dans mon enthousiasme, mon élan, ma joie. Mais ils sont là que par à coups en ce moment. C'est dur de changer. C'est dur de ressusciter. Certains y arrivent certainement comme ça paf, du jour au lendemain, une révélation et c'est parti, moi, j'en ai tous les trois jours des révélations, et je piétine encore. La transformation a commencé en octobre 2009. Ca fait un bail. Et j'y suis pas encore, dans cette nouvelle vie, toute autre, toute joie, toute abondance, toute amour. Pourquoi ? Comment je fais, ma... ma qui ?

Il manque quelqu'un. Y'a moi Popette, y'a la môme Chouquette, et il manque encore quelqu'un. Quelqu'un qui voit tout d'au dessus. L'aigle en moi. Le vieux sage. La part qui sait où on va. La part qui envoie les panneaux de signalisation. La part que j'comprends pas. On est forcément triple. Le deux, ça colle pas. C'est jamais deux. C'est papa, maman et moi. C'est le Père, le Fils, et le Saint-Esprit. C'est le conscient, le subconscient et l'inconscient. C'est le moi, le surmoi et le hors-là. C'est le corps, l'âme, l'esprit. L'Être, c'est forcément triple.

Comment j'vais l'appeler ? Le troisième larron de la foire ? Disons Lyre. Lyre Cent-Lys. Lyre Larigot De Cent-Lys. Voilà. Ca me plait assez. Elle, lui, le ça, je sais pas. Si ça lui plait pas, il, elle, ça n'a qu'à me dire. Là, je l'entends pas. Je crois pas.

Alors donc. Comment je fais, ma Lyre ?

Lyre : Ben tu fonces, on te l'a dit mille et une fois.
Popette : J'essaye. J'y arrive pas.
Chouquette : Et moi, ça me fait peur.
Lyre : Et pourquoi ça ?
Popette : C'est la faute à Chouquette. Elle a peur.
Chouquette : C'est la faute à Popette. Elle fait son dictateur.
Popette : En théorie, j'ai saisi. Je crois. C'est en pratique. Je me cogne à ce gros gros gros frein.
Lyre : Par exemple...?
Chouquette : Je veux bien jouer avec Popette, les autres j'ai encore peur.
Lyre : Pourtant t'as des amis sympas, y'a pas de quoi. Ca te passera, va, en faisant.
Popette : Je sens venir des possibles immenses, et je traine, je sais pas, je sais pas ce qui est beau, bien, bon, je n'arrive pas à choisir, au jour le jour, sans savoir où je vais, et les jours passent, et je vais nul part, et l'argent ne rentre pas, il ne fait que sortir, et très vite, il faudra, et ça me fait peur, mais j'avance pas, pas là où je sens les possibles, c'est comme si j'attendais de ne plus avoir d'autre choix que de faire autre chose, chose qui ne serait pas à moi de faire, mais qui fera salaire.
Lyre : Pourtant, on t'as dit où tu vas. On te l'a éclairé le chemin.
Popette : Oui. Et y'a ce frein. J'ai plus qu'à traduire la version finale du mini-livre, un dernier coup de brosse avant mise en vente, j'ai plus qu'à passer l'annonce chez les anges du business, j'ai plus qu'à mettre en ligne le site, j'ai plus qu'à lancer la hotline, j'ai plus qu'à. Mais je me prends le chou sur Lui, appellera, appellera pas, aimera, n'aimera pas, et les autres, parce que y'en a d'autres en attendant, ils voient la lumière qui s'allume en moi, ça leur fait envie, ils veulent qu'on s'amuse, qu'on parte en escapade, et moi, je sais pas, je sais pas, je sais pas. En attendant je fais pas. Et cet éclairage, ces confirmations, c'est comme... une mise en lumière du gros gros gros frein. Comme si j'arrivais plus à rien tant qu'une part au moins n'est pas réalisée, manifestée, en vrai, pas juste en éclairage. Et tu vois la part dont je parle. Celle qui fixe mes attentes. C'est pas ce qui dépend de moi. C'est ce qui dépend des autres. Ca me freine et je fais pas ce qui dépend de moi. Ou alors klaï-klaaaaï l'escargot. C'est comme une inertie qui me retient.
Lyre : Bon, Popette. T'as fini les histoires ? C'est un manque de foi et c'est tout. La foi en toi. La foi en la vie. La foi en cet éclairage. Tu fais ta flemmasse. Tous les prétextes sont bons. C'est ce que tu te dis. Et tu restes mollasse. Tu sais pas. C'est ce que tu te dis. Et tu choisis pas. En attendant, y'a ton fraisier qu'a besoin d'être accroché aux tuteurs. Tes étoiles rouges aussi. Tes rosiers qui se font bouffer par les acariens tout entiers. Tu te laisses tomber des planches en bois sur les orteils et tu peux plus marcher. La vaisselle s'accumule depuis. Le linge pareil. Le ménage on en parle pas. Et le courrier. Et les impôts. Et les demandes d'ISBN. Et la traduction. Et le site. Et tout ça. T'as pas de temps à perdre à te prendre la tête. T'avances. Arrête de te dire que t'es freinée, que t'avances pas, que tu sais pas. T'avances, et tu sais où tu vas. Rassure Chouquette, occupe-toi de toi, de ton chez toi, et ouvre-toi au monde. T'y as ta place. Prends-la. Ton grand amour fuyant, laisse-le fuir, tu sais que tout se fera quand il sera l'heure et pas avant. Les autres qui veulent s'amuser, tu fais comme tu le sens, si ça t'amuse, amuse-toi, si ça t'amuse pas, file. Et les copains, décide que c'est les tiens. Pas ceux de ton amie. C'est aussi les tiens. Allez, Popette. Fonce.
Chouquette : Allez Po-pette ! Allez Po-pette ! Allez Po-pette !
Popette : J'ai envie de dormir...
Lyre : Popette, tu as une décision et un engagement à prendre. Pas pour l'avenir, pour maintenant. C'est comme ton histoire de clopes. Tu veux arrêter, tu prends un engagement de quelques heures et avant la fin de la journée t'es au tabac. Tu sais bien que c'est pas comme ça qu'on vit sa vie. Tu fais comme ça pour tout depuis des mois. Engage-toi. Fermement. Et n'en démords plus pour rien au monde. Commonne-commonne-commonne !
Chouquette : Allez Po-pette !
Popette : Après la sieste...?

... * gros, gros, gros soupir*...