vendredi, juillet 23, 2004

Monologue en tirade

Moi : Je ne devrais pas le lire. Je le sais.
Ma Petite Voix Intérieure : Oui, oui, oui... 
Moi : Je le sais, et pourtant je le fais.
Ma Petite Voix Intérieure : Mais oui, mais oui...
Moi : Ça aussi, je le sais, alors j’y ai dit "J’te lirai plus, t’es pas moins  salaud que d’autres", et si je l’ai dit, c’est que j’y ai cru. Rien à faire. Je le lis encore. Moins souvent, mais entièrement.
Ma Petite Voix Intérieure : Oh, tu m’gonfles... 
Moi : M’enfin de quel genre de masochisme est-ce que je suis affublée ?! L’effet est invariablement le même. Alors ?
Ma Petite Voix Intérieure : Alors ?
Moi : Alors.
Ma Petite Voix Intérieure : Alors, rien.
Moi : Comment ça, rien ?
Ma Petite Voix Intérieure : Comme j’te dis. Rien. Tu n’en diras rien tant que tout ne sera que passé bien passé. Des fois que ce serait vrai que tant qu’on n’y met pas les mots, les choses n’existent pas. 
Moi : Mais elles existent !
Ma Petite Voix Intérieure : Elles existent, elles existent... Pas de quoi chialer son saoul.
Moi : Et qu’est-ce que tu fais de cette boule là qui me fait mal à la gorge ?
Ma Petite Voix Intérieure : Oh, arrête. T’es juste jalouse. 
Moi : Jalouse ?!
Ma Petite Voix Intérieure : Jalouse. De sa liberté de dire. Tu t’souviens, c’est justement elle qui t’avait séduite, au départ ? Ben celle-là. Jalouse t’en es. 
Moi : Mais traite-moi pas !
Ma Petite Voix Intérieure : J’te traite, si j’veux. T’manière si j’le fais pas, qui le fera ? Hein ? Tu dis jamais rien à personne. Miss Fortiche La Perfection, va.
Moi : Mais z’y va, traite-moi pas !
Ma Petite Voix Intérieure : Tu sais quoi ? Au lieu de rester planquée, là... Tu n’as qu’à aller fondre un peu à la piscine, et d’un. Et une fois que ça sera fait, tu n’as qu’à choisir des moins encombrés du coeur, de deux. 
Moi : Oh, eh, j’ai plus 19 ans hein, les gars de mon âge, ils en ont tous vu d’autres.
Ma Petite Voix Intérieure : Ben tiens... Genre tu savais pas que celui-là bouchonnait sec des ventricules... 
Moi : Sait-on jamais ?
Ma Petite Voix Intérieure : Ha ! Je te cite : "Je sais bien que c’est trop tôt pour lui, mais j’ai envie d’y croire un peu" dixit avant même que ça ne commence.        
Moi : T’es pire qu’une peste...
Ma Petite Voix Intérieure : Faut savoir, ma grande. Tu veux qu’on t’aime ou tu veux passer le temps ? 
Moi : Je sais ce que j’veux. J’sais pas si j’le vaux.
Ma Petite Voix Intérieure : Tu sais pas ? Hein ? 
Moi : Oui ben d’accord, j’le vaux pas. C’est dit.
Ma Petite Voix Intérieure : Ça, c’est toi qui l’dis.  
Moi : J’suis bien placée. J’trouve ça d’une rare injustice, d’ailleurs.
Ma Petite Voix Intérieure : C’est cropinjuste... Vraiment cropinjuste...
Moi : Gna gna gna.

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