jeudi, décembre 07, 2006

De deux.


J’étais encore enfant quand un corps de femme m’a poussé. J’avais quoi, dix ou onze ans. Je n’aimais pas du tout les regards des grands Yougos salaces, ceux qui osaient l’exprimaient de façon si vulgaire que c’en était du viol. J’y captais rien, mais je n’aimais pas ça. Une fois, j’ai été aux toilettes pendant un cours. Un grand blond de 3ème et ses potes s’y trouvaient. Il avait un bonnet sur la main, l’une dans l’autre, il m’a tripoté les nénés genre pour voir comme mon sweet velours était doux. J’ai déguerpis aussi sec. Ils se sont marrés. P'tits cons...

Voilà le genre de « fleurs d’Agadir » que j’ai pu connaître là bas.

Mais, un an après que je sois venue habiter en France, nous avons fait un tour de Bretagne en famille. J’avais 17 ans. J’m’étais faite un look si-t’approches-c’est-qu’t’as-peur-de-rien. J’ai découvert une autre espèce de pétalidé, bien plus agréable. Me suis moi-même transformée en fleur bien rouge pour le coup. C’est assez précieux, puisque c’est unique. C’est mon unique pique-fard.

La Familia était en train de se choisir des galettes. Mon choix était déjà fait. Mes pensées ont du se perdre en attendant les autres. J’avais le menton dans la main, le coude sur la table, quelque chose de tout à fait mal élevé qui seyait parfaitement à mes écrase-merdes, mon t-shirt Soundgarden, et mes Lennon bien rondes à verres roses triangulaires. (Oh comme je les regrette, celles-là… Allez savoir où la Seine a bien pu les emporter…)

C’est alors que c’est produit l’événement le plus inimaginablement incroyable, une surprise inoubliable, un cadeau immense… Un serveur m’a fait un bisou sur la joue en passant. Et aux parents, les yeux grands et la bouche béate :

- Excusez-moi. Mais vous lui avez fait une joue irrésistible.

Et pof. Il s’est barré. Plus jamais revu.

Pourquoi est-ce que ces petites intentions-là sont toujours si faibles face aux moqueries ?

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