lundi, janvier 29, 2007

(la vraie vie des personnages)

Buffy contre un Humain : "Alors Parker, quand tu t'endormiras ce soir, que regretteras-tu de ne pas avoir fait ?"

(Le premier qui s'esclaffe "Bouahaha, quelle merde Buffy" je le colle devant l'épisode muet pour lui éviter de passer pour un idiot. Ben quoi..? C'est pour rendre service. J'étais idiote, moi aussi. Je peux aider maintenant.)

Depuis octobre, depuis Nancy, chaque soir, je me suis endormie avec le regret de ne pas avoir pu lire ce que j'écris à quelques oreilles enthousiasmées.

J'ai attendu jusqu'hier que les oreilles viennent à moi. Et pour la première fois de ma vie, la solitude m'a faite souffrir... Si le seul refuge devient hostile, où aller ?

Cela fait un moment que je fantasme de devenir un temps, aux yeux de quelques uns, un personnage singulier. La Fille du Parc de Belleville. Qui lit ce qu'elle écrit aux passants qui veulent bien l'entendre. Et quelques abonnés choisis au feuilleton.

Ce week-end, j'y suis allée cash. D'abord, j'ai informé la première personne concernée dont dépend la vente de l'écrit. Presque un piston. Et j'ai tiré dessus... Plus qu'à pousser après. J'ai écrit à un monsieur respectable. Très cash. Et je crois dur comme orthographe que ça me vendra déjà très bien à ses yeux.

C'est une horreur, écrire pour vendre. Ce serait comme... essayer de se faire payer pour être mère. C'est gros, ouais, mais c'est comme ça. C'est pas des blagues. J'ai besoin d'écrire pour donner, pour recevoir, pour un échange. Je ne sais pas bien parler.

Alors, toujours dans ce cash d'élan, je me suis lancée dans la recherche d'auditeurs du parc de Belleville. On a les moyens qu'on se fait.

- Que cherches-tu ?

C'était les mots clés de l'éternel formulaire de présentation.

- Si j'te l'dis tu vas pas me croire au mieux, me prendre pour une barge au pire. Tu aimes la littérature ? Et le cinoche ? Ca te passionne ? La musique tzigane, yiddish, arabe... le raï, tu aimes ? Et les étrangers ? Les ailleurs d'ici ?

Et ça, les mots clés d'une réponse voulue assurée. Ils vont de paire avec une jolie photo. J'ai vérifié. Les réactions sont uniformes, quel que soit l'âge, le passé culturel ou social.

1. Je vais te surprendre, chérie, je suis largement plus ouvert que tu ne le crois.
2. Cette nana a un putain de plan et n'importe qui n'y entre pas. T'as d'la veine, ma douce, je suis le meilleur.

Voilà le travail. J'ai déjà trois ou quatre auditeurs potentiels mais réellement enthousiasmés, dont un à Lyon, ce qui complique, mais pourquoi pas ? Pourquoi pas les ailleurs d'ailleurs ? J'irais à Lyon, lire ce que j'écris.

Les sentiers des Passeurs... Ca c'est vraiment mon truc.

Non mais franchement... Comme faut-il être con pour attendre jusqu'à ce que douleurs s'ensuivent que ça tombe du ciel alors qu'il suffit de demander gentiment...

J'y arrive. J'en ferai, comme je le souhaite, une belle écriture, à réaliser et à offrir. Une surprise de taille ! Petit à petit. Tout petit à petit. Mais j'y arrive.

Popette... One point...

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