samedi, février 03, 2007

Lyra Ecrit d'Or aime le français.

C’est bon, la vie, le samedi matin. En ce moment, il fait particulièrement beau. Je m’offre une balade en bus le long de trois villes peuplées de belles maisons et de bois, puis une petite en BMDoublepied jusqu’aux arbres. Je m’appuie sur un saule pleureur pour fumer mon clope. J’aime. Il me raconte des histoires agréables.

L’heure arrive, et je pars sonner la cloche au portillon blanc de Lyra Ecrit d’Or. On s’installe dans la véranda, beau jardin, et on se chauffe au pétrole. C’est calme. C’est serein. C’est… un scintillement. C'est délicat.

Et puis on bosse. Parfois, souvent, on ne fait que causer. Elle bosse dans la semaine, t’manières.

Lyra Ecrit d’Or : C’est dur les dialogues. C’est bien le scénario, mais c’est vraiment dur les dialogues.
Oh : Tu parles… J’en ai parlé à un très bon prof de français avec une bonne grosse bouteille. Il m’a dit qu’on visait la Lune. Mais t’es cap’ de l’approcher.
Lyra Ecrit d’Or : Oui mais c’est dur.
Oh : On va y aller tout doucement. Mon élève en 1èreL a fait ça y’a pas longtemps. On va partir de l’ouverture de Dom Juan. Molière. Tu connais ? (non, bon, ça ne va pas tarder) C’est un éloge sur le tabac. Tu vois comme on peut y croire, de nos jours..?
Lyra Ecrit d’Or : Oui.
Oh : Et bien, tu verras que son argument est pourtant très bon pour ce faire. Tu en feras un aussi, un monologue élogieux, à propos de, j’avais bêtement pensé aux mauvaises notes, mais finalement, pourquoi pas le sujet de ton scénario ?
Lyra Ecrit d’Or : Ah ben oui, en plus, on va faire un débat en groupe, et notre sujet, c’est la guerre aussi. J’avais cherché un peu, sur Internet, je peux pas trouver des arguments comme ça, partie de rien. Des arguments contre, j’en ai toute une liste. Mais les pour, c’est dur.
Oh : Ah… (elle me demande à moi de lui chercher des arguments pour, la guerre… à moi… elles auront ma peau toutes ces filles… elles l’auront…) Et bien, en effet… Difficile… Peut être chercher chez les bonhommes préhistoriques. Ils se bagarraient déjà pour des territoires. On peut dire que la guerre est dans la nature de l’homme.
Lyra Ecrit d’Or : Oui mais on va tout de suite me dire "Ah oui mais ça voudrait dire que l’homme n’a pas évolué, qu’il est resté un animal et patati et patata."
Oh : Oui mais tu peux toujours lui dire qu’à l’époque déjà, on avait tous deux jambes, deux bras, deux yeux, deux oreilles, un seul nez, et un seul cœur. Parce que c’est dans notre nature. Ce serait mieux de contrer autrement. Par exemple, il est aussi dans la nature de l’homme d’évoluer. Et qu’il serait temps d’en profiter pour évoluer à ce propos.
Lyre Ecrit d’Or : Oui mais, comment est-ce que je trouve des exemples de guerres qui ont fait du bien ?
Oh : Ah… (elle me demande à moi de lui filer le nom des tueries qui ont fait du bien au monde… à moi, ‘naise…) Ebé… Tu cherches à combat, rébellion, révolution, les guerres civiles, quoi. Le peuple dressé encore et toujours face à l’envahisseur. Cherche Nelson Mandela. Dublin. La Roumanie des années ‘80. Franco. Ou dans les histoires. La Résistance. Astérix. Enfin, renseigne-toi…
Lyra Ecrit d’Or : C’est pas pareil, dans l’imaginaire. On aime bien. En vrai, même sur un écran, c’est horrible.
Oh : C’est vrai. On fait vite la différence. Le vrai est toujours pire.
Lyra Ecrit d’Or (qui apprend vite, on a compris) : Mais l’imagination n’est pas le mensonge.
Oh (devinez voir la tête ?) :
Lyra Ecrit d’Or : Dans le scénario, y’a un moment que j’ai mis entre crochets, je ne sais pas si je peux… C’est presque de la prose. C’est un personnage qui raconte.
Oh : Tu peux. Ca s’appelle un monologue. C’est plus facile n’est-ce pas ?
Lyra Ecrit d’Or : Ah oui, ça, ça va.
Oh : On va commencer par là. Tu cherches au moins trois arguments, et tu nous fais un éloge sur la guerre.
Lyra Ecrit d’Or : Ouais, ça, ça me plait.

Quand elle aura fait ça, ça sera tout aussi facile d'imaginer un personnage qui interrompt le monologue avec des arguments contrariants. La Lune est sienne. Petite veinarde.

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