samedi, février 17, 2007

What a night, madoué !

Il me semble perdre mon temps, mais… et si je devais en passer par là ? Si je devais grandir encore avant de réussir ? Alors, rien n’est perdu, rien ne s’est crée, et tout sera transformé.

J’ai passé la nuit à m’enivrer avec Padré et Soeurette. Il a répété certains mots qui étaient importants déjà lorsqu’il les a dit la première fois, il y a quelques jours. Il y en a ajouté d’autres. Et je vois mieux, joyeusement, apaisée, leur portée.

- Je te l’ai dit la dernière fois, je te le dis encore, excuse-moi, j’ai fait des erreurs, je ne le savais pas, je ne le souhaitais pas, je ne comprenais rien, j’avais idéalisé notre famille, j’avais endossé le rôle du Père, une vision grandiose, ridicule, tout ce qu’il y a de plus Yougo, à la con, je ne sais pas si tu peux, essaye… essaye de me pardonner.
- Oublie, tout ça. Je sais que tu ne me voulais pas de mal. Ca t’était pardonné d’avance.
- Je ne peux pas oublier. Et je ne le veux pas. Tu me l’as dit aussi, je sais, mais pourquoi ? Comment veux-tu que j’oublie ?
- Je te console, papa, c’est tout, qu’est-ce que tu veux que j’fasse ?
- Tu me consoles…

Et dans ses bras, les « je t’aime » et les compliments. Tu es belle, ma grande, tu es fufut, ma fille, tu l’as toujours été, ma plus grande fierté, tu ne sais pas ce que c’est, un premier enfant, un premier enfant comme toi, beau et doué pour tant de choses, tu ne sais pas, tu verras, tu verras…

Et, bien qu’il ne le sache pas, à propos du grand cauchemar : Tu veux vraiment savoir ce que j’en ai pensé ? Tu veux ? Vraiment ? J’étais triste, parce que, même si je l’aime beaucoup, cet homme, tu mérites bien mieux que lui.

Ca… Ca… Ca, ça change tout.

Et encore : On ne peut pas obliger les autres à être comme on les souhaite. La vie, on peut pas la commander, on ne peut pas la faire selon ses quatre volontés, on ne peut que rester ouvert à ce qu’elle offre, accepter ou refuser, et tracer plus loin, mais fais-lui confiance, elle aime les surprises. Elle t’offrira d’elle-même ce que tu ne sais même pas être parmi tes désirs.

J’ai resplendi cette nuit. J’ai fait une folie. Et Padré et Soeurette m’ont suivie, et soutenue. J’ai rencontré un type du net à une heure du mat’ pas loin d’ici, juste le temps de voir. Un gars sympa, extrêmement drôle et touchant, mais qui ne me plait pas. J’ai resplendi, avec tous ces compliments sur moi, et le voilà déjà sous le coup du coup de foudre.

Si cette nuit n’avait rien changé, je me serais laissée faire, je l’aurais laissé tomber d’amour, je me serais fait croire que ça me suffit, ça aurait duré un an, et puis je serais partie.

Seulement, tout a changé. Nous avons papoté, nous sommes rentrés, chacun chez soi, nous ne nous reverrons plus. Comme si ce n’était que le temps de comprendre une dernière importance : Hilda sait aimer. Hilda a aimé. Hilda a les cœurs increvables et fait la vierge perpétuelle. Parce qu’Hilda a toujours choisi à son goût. Moi, je ne pouvais pas. Je ne choisissais pas.

Maintenant, tout a changé, pour une simple phrase. Maintenant, Hilda peut s’en aller, et laisser ses sept cœurs battre en moi, parce que, moi aussi, maintenant, je sais ce qu’ils souhaitent, et surtout, surtout, je sais qu’ils le méritent.

A mon retour, Soeurette et Padré squattaient ma chambre, ivres de breuvages et de partages. Pas pu les déloger avant six heures du mat’. Pour la première fois, depuis si longtemps… si longtemps… depuis le 4 juin 1992 à midi dix… mon sentiment de solitude m’a abandonnée.

Papas du Vaste Monde, n’oubliez jamais de dire et redire à vos filles qu’elles sont les plus belles, les plus drôles, les plus intelligentes, les plus généreuses, les plus agiles, les plus plus. Sans vous, sans vos mots d’amour, leurs premiers, elles ne sauraient pas, elles ne pourraient pas et aimer, et être aimées en retour. Vous avez le pouvoir de les rendre heureuses dans la vie que vous leur avez offerte. Vous. Vous seuls.

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