vendredi, avril 29, 2011

Allez, aide-moi, Toi,

Moi : J'ai besoin d'un coup de main. Je ne sais pas. Je ne sais pas. Je ne sais pas. Dis-moi qu'est-ce que tu veux.
Toi : ...
Moi : Tu sais pas toi non plus ?
Toi : ...
Moi : Je t'ai ignoré 35 ans alors maintenant c'est toi qui me boude ?
Toi : ...
Moi : Allez quoi, dis-moi... Qu'est-ce que j'aimerai faire, moi ? Je sais pas.
Toi : ...
Moi : Il y a tant de possibles...
Toi : ...
Moi : Il y a le conseil en orientation et réorientation complémentaires. Mais j'ai peur de ne pas savoir trouver de clients.
Toi : ...
Moi : Il y a un genre S.O.S. Angoisses, un numéro surtaxé, mais j'ai peur de devoir passer 10h 7j/7 pendue à un téléphone pour en vivre et j'ai peur que ça ne suffise pas pour les 1 français sur 5 qui consomment 65 millions de boîtes de sédatifs, antidépresseurs et autres anxiolytiques par an.
Toi : ...
Moi : Il y a du boulot un peu payé chez les auxiliaires de vie, et ça me rassurerait sur ma sécurité financière, et ça me ferait du bien, juste donner de l'amour, sans rien attendre en retour, mais j'ai peur de me laisser envahir.
Toi : ...
Moi : Il y a les créations collectives et l'édition, mais j'ai peur que ça ne me bouffe tout mon temps pour rien.
Toi : ...
Moi : Il y a l'écriture, mais j'ai peur de ne pas être assez disciplinée certains jours, et d'autres trop monomaniaque, et puis ça avance que si j'écris pour une amie, pour Lui, pour mon père, pour quelqu'un, j'ai peur de ne pas savoir ce que j'aimerais écrire pour Toi, pour moi, pour l'éclate.
Toi : ...
Moi : Mais parle ! Parle-moi... Aide-moi à trouver...
Toi : ...
Moi : ...
Toi : Tu ne me connais pas. Ne me bouscule pas. Et arrête de dégoiser. Arrête de penser. Arrête d'ajouter des idées chaque jour. Ecoute. Un peu. Je ne parle pas. Les mots ne me contiennent pas. Mais je vais emprunter les tiens. Je vais me glisser dans ton imaginaire et te laisser traduire en mots ce que tu peux faire, j'ai bien dit FAIRE, pour me connaître, pour te connaître. Alors Ecoute. Ecoute un peu. Parce que... J'existe, tu sais. Le silence n'est pas le néant.
Moi : ...
Toi : ...
Moi : D'accord, vas-y dis-moi. Qui es-tu, Toi ?
Toi : ...
Moi : Allez, j'écoute, on fait connaissance, faut bien commencer.
Toi : ...
Moi : ...
Toi : ...
Moi : Mais vas-y dis.
Toi : Tais-toi un peu, maintenant. Tu veux bien ?
Moi : ...
Toi : ...
Moi : ...
Toi : Je suis Toi. Ton Toi que tu ignores. Qui se perd dans les attentes, les besoins, les malêtres des autres. Inconscient, souvent. Peu bavard. Mais agissant. Je suis ton centre vital. Ta fée. Ton ange. Je ne sais pas parler. Je sais créer. Je crée les événements de ta vie. Je crée les rencontres. Tout ce qui peut t'enseigner ce que tu as besoin de savoir. Je suis ton sentiment premier. Ton instinct. Ton intuition. Tes douleurs et tes plaisirs. Je te parle dans tes actes, dans ton corps, dans tout ce que tu reçois. Je suis Ta Petite Voix Intérieure, et je te demande de cesser de douter de moi, de dresser des plans sur les comètes, de m'écouter, juste m'écouter chaque jour, et suivre l'élan de tes sentiments premiers. Je suis avec toi, tout près, lorsque tu es joie, spontanéité, bien-être et amour, dans un sentiment de sécurité. Je suis loin, très loin, quand tu te retranches dans le chagrin, quand tu as mal quelque part, quand tu as peur.
Moi : ...
Toi : Tu confonds. Tu me connais. C'est moi, en toi, qui aime comme tu aimes. C'est toi qui me rejettes, lorsque c'est toi que j'aime.
Moi : ...
Toi : Et tu confonds encore. Lui, c'est tout ce que je ne suis pas, Lui, c'est toi, Il agit avec toi comme tu agis avec moi. Tu es dure avec toi, tu es dure avec moi, comme Il est dur avec Lui. Tu m'ignores, comme Il fuit dans son silence. Tu ne sais rien, comme Il ne sait pas. Que faire, que dire, comment s'en tirer... Et tout comme lorsque tu parviens à exprimer l'immense joie en toi, Il t'approche, doucement mais irrésistiblement, tu t'approches de moi, pas à pas, dans la joie, comme tu t'éloignes, de Lui, de moi, dans le chagrin et la prise de tête. C'est moi, en toi, qui a voulu ça. Qui a crée cette rencontre. Et qui a fait que ça se passe comme ça se passe. Te plains pas. Tu l'as voulu. Ne doutes pas. Ne doutes pas de moi. Tout ce qui t'arrive est bon pour toi.
Moi : ...
Toi : Petit à petit, pas à pas, d'événement en événement, et de choix en choix, tu t'approches de moi. Parfois, tu fais trois pas en avant, et parfois un pas en arrière. Mais t'y viens, va. Rassure-toi.
Moi : ...
Toi : Tu m'entends ? Tu as bien fait. Ne t'en fais pas pour Lui comme ça. Lui aussi, fait ses pas, vit ses événements et fait ses choix. Ne doutes pas de Lui. Tout ce qui Lui arrive, est bon pour Lui. Il ne peut en être autrement. Tu m'entends ?
Moi : ...
Toi : ...
Moi : Oui.
Toi : Tu me comprends ?
Moi : C'est pas dit... Sans doute de mieux en mieux...
Toi : Oui. Sans doute. Aucun. C'est encore un peu nouveau pour toi. Et l'ancien est plus rassurant, si douloureux soit-il, tu sais pouvoir faire avec, y survivre, le nouveau, c'est tout neuf, c'est l'aventure, c'est la vie, mais tu verras, tu vois déjà. Il te deviendra aussi familier que l'ancien. Petit à petit. Pas à pas. De choix en choix.
Moi : ...
Toi : ...
Moi : J'espère...
Toi : ...
Moi : ...
Toi : C'est plus simple que tu ne le perçois, mais tu verras...
Moi : ...
Toi : Tu verras...
Moi : ...
Toi : Aime-toi, et le ciel t'aimera.