mercredi, mai 04, 2011

Trouver l'enfant en soi

Ben ça n'a pas été de la marmelade. Mais ça y est, je t'ai trouvé, mon P'tit Trésor...

La première fois que j'ai entendu parler de l'enfant cassé, blessé, tout entortillé dans les "il faut", c'était en novembre 2008. J'ai tout de suite reconnu la vérité dans ces mots, et depuis, je veux le retrouver, l'enfant en moi, je veux jouer, je veux vivre au jour le jour, dans l'immense plaisir et la grande gratitude d'être là, à goûter la vie sur Terre, et que le monde ait à nouveau l'air d'être beau et gentil.

Et j'te l'dis, c'est plus de deux ans, ça n'a pas été de la marmelade. D'abord, je ne savais pas comment être gentille et douce, assez pour te consoler. Je ne comprenais pas comment faire. On me disait "ben joue, offre toi de la joie, même toute seule, et surtout, toute seule déjà." Et j'y arrivais pas.

J'avais tenté des trucs. Dernièrement, j'ai joué avec des marionnettes à doigts, mais bon, c'était pas franchement ça. J'ai lâché ma voix à la guitare, et là oui, y'a eu du plaisir, et j'ai cru y être. Mais je n'y étais que presque.

Ce n'est qu'une fois que j'ai décidé de suivre une vieille envie dimanche soir, que je me sens plus libre et que je t'ai reconnu pour de bon, mon P'tit Trésor. Tu vas voir. Ca va être de la marrade maintenant la vie, une vraie marmelade de grand mère à l'ancienne.

Depuis, on joue toi et moi. Et tu me rends belle. C'est la première fois que je me vois belle, pour de vrai, comme ça. Je t'aime. T'es un vrai cadeau, toi. Je suis heureuse de t'avoir trouvé. Tu verras, maintenant, c'est toi d'abord, et demain, on verra bien, t'manières, tout est déjà là, tout est prêt sur cette Terre pour nous nourrir et nous accueillir, c'est aussi simple que la vie d'un brin d'herbe, la vie.

Pour l'instant, j'ai envie de jouer, juste entre nous. Faire des trucs de oufs de notre corps endormi. Lâcher tout ça, les "il faut" les "c'est bien c'est pas bien", les "qu'est-ce qu'on va penser". Longtemps que je te le dis, longtemps que je te demande de m'aider. Ben ça y est.

Aujourd'hui, je me suis même permise d'annuler mon engagement au centre de loisirs de Soeurette. Pour toi et tes beaux yeux. Tu te rends compte ? J'ai laissé tombé les enfants pour toi. Parce que c'est toi, l'enfant le plus important du monde entier à mes yeux. Dès aujourd'hui. Oui, c'est pas trop tôt. Enfin !

On va s'éclater ma jolie. Ca y est, on s'éclate. Et contrairement à jusque là, où il y a toujours eu plus important, bien plus important à faire que de jouer, aujourd'hui je sais. Je suis en train de faire la chose la plus importante de toute ma vie. Je te retrouve. Même, je te trouve, car petite, je jouais déjà pas, ni avec toi ni ailleurs. Je répondais déjà aux attentes conscientes et inconscientes de mon entourage.

Et toi, toi ma p'tite biche, tout ce temps, tu es restée seule, enfermée, enfouie, retenue, à pleurer en silence, dans mes profondeurs. Pardonne-moi. J'avais tellement oublié que tu étais là, j'entendais tellement pas, que je t'avais perdue, et j'ai mis plus de deux ans à te trouver. Sans toi, j'avais beau le sentir, le dire, l'écrire, y aspirer de tout mon être, sans toi, la vie n'avait rien de magique, rien de romanesque, rien de terrestre. Que du social, que de l'éducatif, que de l'humain empêtré dans sa conscience, victime de tout ce qu'il croit inconscient, simplement parce qu'il ne sait pas le percevoir.

Toi et moi, demain, on s'en fout, toi et moi, aujourd'hui et c'est le troisième jour, on joue, et on ne fait plus que ça. On le fera, tant qu'on en aura envie et ensuite seulement, on passera à autre chose, mais ça sera encore un jeu. Et tout, tout va bien, comme tout, absolument tout ira bien comme ça.

Que ceux qui parlent d'utopie et entendent par là un impossible, même sous dictature, rangent leurs arguments. Le monde change, et toi, et moi, on y participe. C'est ce mois de mai, que l'on fait tout ce qui nous plait, et après tu verras, on aura même pas à penser quoi ou comment, ça se fera tout seul, à travers nous aussi, comme à travers tant d'autres humains ici bas, tu verras, très vite, très vite, on se mettra à dire ici haut, et haut les coeurs, et notre rêve de petits et grands bonheurs partagés entre les hommes changera le sens que ceux-là donnent à l'utopie.

Oui, ma belle. C'est le Paradis sur Terre. C'est l'Ici-Haut. C'est l'Amour, l'inconditionnel, le libérateur, le merveilleux, celui qui fait pousser le brin d'herbe et voler les zozios.

C'est la vie ! La vraie vie ! Allez viens, mon P'tit Trésor. Viens, on joue. J'adore ! Et vive la marmelade !