Vrai. Il faut du vert au chasseur.
Sauf que faudrait pas qu'elle crève la dalle non plus, la chasseresse. Son appétit, petit à petit, s'ouvrira, rien qu'en contemplant les belles bêtes interdites. Elle ne chasse pas pour le plaisir du sport, elle a l’impatience du prédateur qui chasse pour se nourrir de plaisir et couvrir ses nudités sensibles aux intempéries. Elle ne constitue aucune réserve. Si les lois des hommes l’arrêtent, si on lui impose de se poser, ce n’est pas l’euphorie narrative des parties passées qui emplira sa cabane, c’est le silence de la fatigue qui s’abattra sur elle pour une saison d’ermitage. Elle confectionne ses cartouches comme on survit. Si la faim la taraude de trop, elle mettra les lois des hommes au panier et elle ira poser quelques pièges aux lièvres.
Je vous le dis comme c’est. Cette histoire de saisons finira par en faire une dompteuse. Si on décide que les cerfs volant resteront une espèce protégée une saison de trop, elle pourrait aussi bien en apprivoiser un, lui flatter la callipygence plutôt que de la saupoudrer. Juste un peu de poudre aux yeux quoi. En attendant...
Les cerfs volant ne le savent pas, mais je crois, moi, qu’ils se laisseraient bombarder les arrières sans rechigner, si seulement ils pouvaient connaître d’avance sa recette secrète. Or, ils ne le peuvent pas. Ils ne peuvent pas davantage décider des ingrédients. Personne ne le peut pour eux. Il n'y a qu'elle. Ça n’serait pas du jeu, sinon. Ou alors un jeu de cartes, faussées dès le départ. De la tricherie qui raccourcit les cartouches d’une touche.
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