Mes sept nains
En cours de français…
Il y a Loute. 15 ans. Terriblement persuadée de ne rien valoir. Nulle, moche, et con. C’est si rare d’accumuler les trois, qu’elle en devient exceptionnelle. Si je le lui disais, elle me répondrait invariablement, sans même voir que ce n’est pas un compliment : « Vous dites ça juste parce que vous voulez être gentille. » Je promets solennellement de ne lui faire plus que des compliments sur ton méchant.
Il y a Lyra, 14 ans, reine des grandes belles phrases emportées. Chaque semaine, elle se pond sa petite prose, d’abord sur un brouillon papier tout fleuri de couleurs, fertile à souhait, puis au propre, sur papier, puis encore une troisième fois, sur traitement de texte. Inutile de préciser comme j’en profite, d’autant que l’on sait que je ne me gênerai pas pour néanmoins le raconter, à l’avenir.
Et il y a Nuche et sa jumelle Muche, 12 ans. Très complices, très différentes, très semblables, très enthousiastes, très accueillantes, très taquines, très drôles, très joyeuses… vivantes ! Très !
En cours d’anglais…
Il y a ces deux-là, aussi. Elles préfèrent largement l’anglais. On rigole plus. Des chansons, des films, des balades dehors… C’est comme fait pour elles.
Il y a Pépette, grande pépite toute brillante. 14 ans. Me dépasse d’une tête. Quand elle sera encore plus grande, elle sera kiné. Pour l’instant, elle veut apprendre l’anglais comme elle ne l’a jamais appris à l’école. Elle me rappelle les souvenirs de mes 13 ans… On se mate Dirty Dancing et on chante Anastasia. J’en sors toujours éblouie par la simplicité du bonheur.
Et il y a les deux garçons. Droo et Py. Ils ne se connaissent pas, mais j’vous les fait deux en un. C’est les mêmes. L’adolescence pointe, avec son traditionnel effet tonitruant chez les garçons en 3ème : ils retiennent tout ! Pas un sourire ! Pas un mot sauf si couteau sous la gorge ! Pas une émotion ! Pas une remarque ! Répondre autant que possible avec la tête et les « Heu… » ! Surtout, surtout, ne pas bouger d’un cil de sa chaise ! Disparaître ! Ils sont tellement dans la retenue, j’suis sûre qu’ils arrivent même à retenir leur acné… Droo et Py. Sacrés gaillards… Je les aurai ! J’ai déjà arraché quelques lueurs d’existences à leurs regards. J’y arriverai !
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